Plongez dans l'univers explosif de DeadlySins avec notre interview exclusive autour de leur nouvel album, Age Of Revelation. Sorti le 22 novembre 2024 via Adipocere Records, cet opus marque un tournant pour le groupe avec ses riffs percutants et ses textes sombres. Découvrez comment ces vétérans du thrash metal célèbrent 24 ans de carrière en repoussant les limites de leur son tout en restant fidèles à leurs racines.
1. Pour débuter cette interview, commençons… par le début. Comment est né DeadlySins ?
Grande question ! DeadlySins, c’est avant tout une histoire d’amitié. Les prémices remontent à 2000, quand LB et moi-même (LK) avons commencé à jouer ensemble pour progresser plus vite que chacun dans sa chambre. De là, plusieurs projets plus orientés heavy metal ont vu le jour, comme Rise ou CrazyPigs.
La révélation thrash est arrivée fin 2003 avec l’arrivée de Mat au chant, suivie par Lambert à la basse. Plusieurs batteurs se sont ensuite succédé : Adrien, Kevin Paradis, Xavier (Himinbjorg, Hysteria), Alexis (Dux), pour finalement arriver à Jérôme, qui complète aujourd’hui parfaitement le line-up.
2. Votre nouvel album Age of Revelation est sorti le 22 novembre 2024. Pouvez-vous nous parler du concept global et des thèmes explorés dans cet opus ?
Contrairement à certains albums où le titre inspire les chansons, nous avons composé les morceaux avant d’établir un concept. La pochette reprend des thèmes présents dans les textes : zombies, singes, bière, circle pit, mais aussi des sujets plus sombres comme les prêtres déviants, auxquels on injecte du thrash pour expier leurs péchés. Bref, un univers déjanté, fidèle à l’esprit de DeadlySins et du thrash pur jus !
3. Avec des titres comme Thrash In Weathered Vein et Covid 666, vos morceaux abordent des sujets variés. Qu’est-ce qui vous inspire pour vos textes ?
Les morceaux démarrent souvent avec des titres provisoires complètement débiles (comme The Evil Orthodontist ou Song One), et Mat écrit ensuite les paroles selon son inspiration du moment. Pas de préméditation : ça part dans tous les sens, pour le meilleur comme pour le pire !
Thrash In Weathered Vein, par exemple, vient d’une illustration que Mat aimait particulièrement et qui collait parfaitement au morceau. Quant à Covid 666, il a naturellement été inspiré par la période où il a été composé. On n’est sans doute pas les seuls à avoir fait une chanson sur ce thème, mais celle-là, c’est la nôtre !
4. Le morceau Qhapaq Hucha évoque une pratique inca de sacrifices. Pourquoi avoir choisi ce thème et comment l’avez-vous traduit musicalement ?
Comme toujours, la chanson a été écrite avant les paroles. Musicalement, il se dégageait une ambiance froide et sombre, ce qui a naturellement orienté Mat vers ce thème : les sacrifices d’enfants dans les montagnes glaciales des Incas. Ce n’est pas joyeux, mais l’inspiration est parfois inattendue et ne se contrôle pas toujours… (rires)
5. Votre humour semble transparaître dans des titres comme Circle Pit Comedy Club. Quelle place occupe l’autodérision dans votre musique ?
L’autodérision est primordiale. Ça fait 20 ans qu’on joue ensemble et DeadlySins, c’est avant tout des potes qui se font plaisir sans se prendre la tête. Le côté humain est essentiel dans nos collaborations. On est des “thrash boomers” qui adorent s’éclater, surtout sur scène. Je pense que cette énergie brute, fun et décalée, c’est ce qui définit le mieux nos prestations live.
6. Comment s’est passée la collaboration avec Xavier Chautard pour les parties de batterie, et qu’a-t-il apporté à cet album ?
Xavier a marqué une étape importante pour nous, autant humainement que musicalement. Il nous a apporté son expérience et sa vision. Même après son départ pour se consacrer à Hysteria et Himinbjorg, il a voulu enregistrer l’album pour laisser une trace de son passage. Ça s’est fait au studio LaForge, et le résultat est là. Une vraie fierté pour nous et un super souvenir.
7. Le mixage et le mastering ont été confiés à Thibault Bernard (Convulsound Studio). Comment s’est déroulé le travail avec lui pour finaliser l’album ?
Travailler avec Thibault a été fluide. Il a rapidement compris la direction que l’on souhaitait prendre, et il a su nous apporter des conseils précieux tout en respectant notre son. Professionnel, réactif et efficace : le résultat parle de lui-même. Il est en partie “coupable” de ce que vous entendez aujourd’hui (rires).
8. L’artwork signé Marcelo de Draw or Die est vraiment impressionnant. Quelle vision lui avez-vous donnée pour représenter l’album visuellement ?
On voulait un visuel qui change des précédents albums. Après pas mal de recherches, on a trouvé Marcelo, dont le style nous a scotchés. On lui a donné les titres, les thèmes des chansons et l’ambiance générale qu’on souhaitait. Il a tout de suite saisi l’esprit de l’album. Ses premiers brouillons étaient déjà bluffants, on a quasiment rien retouché. Mention spéciale à ses pochettes pour Acidez qui sont hyper thrash. Marcelo a fait un travail incroyable, et on en est les premiers fans !
9. Quels morceaux considérez-vous comme les piliers de Age of Revelation, et pourquoi ?
Difficile de choisir, mais personnellement, j’adore Ecclesiasdick, Circle Pit Comedy Club, Covid 666 et Qhapaq Hucha. En live, elles sont super efficaces et on prend un pied monstrueux à les jouer. Mention spéciale pour Farewell, notre pseudo-ballade dédiée à Xavier, et Ashes to Ashes, qui apporte une belle variation avec son mid-tempo groovy. En vérité, l’album compte 10 piliers, pas un de moins !
10. Vous êtes ancrés dans un Thrash Metal old-school tout en intégrant des touches modernes. Comment décririez-vous votre évolution musicale depuis 2000 ?
Notre évolution s’est faite naturellement, en parallèle de notre parcours personnel. Les bases thrash old-school restent ancrées en nous, grâce aux classiques qui nous ont façonnés, mais on écoute aussi beaucoup d’autres styles. Chaque membre apporte sa propre touche, ses découvertes, ce qui vient enrichir la musique de DeadlySins sans dénaturer notre identité. On garde notre patte tout en y injectant du sang neuf.
11. Vos influences américaines et allemandes se ressentent. Quels groupes ont eu le plus d’impact sur votre son, et pourquoi ?
Pas très original, mais ça vient du cœur : Slayer, Kreator, Testament, Sodom, Destruction, Tankard. On a grandi avec ces groupes-là, on les a écoutés en boucle et ça coule forcément dans nos veines. Pourquoi eux ? Parce que le thrash, c’est la vie ! Ça groove, ça tranche, c’est brutal, et c’est beau.
12. Avec plus de 20 ans de carrière, comment restez-vous fidèles à vos racines tout en innovant dans votre musique ?
C’est une question qu’on se pose à chaque album. Comment rester fidèles à notre style sans tourner en rond ? Heureusement, on évolue tous individuellement au gré de nos écoutes et découvertes, et ça se ressent dans notre musique. On garde nos fondamentaux thrash tout en y ajoutant de nouvelles influences pour faire avancer DeadlySins.
13. En 24 ans de carrière, quels moments marquants retenez-vous de votre parcours, sur scène ou en studio ?
Nos moments les plus marquants sont clairement sur scène. Un concert qui revient souvent, c’est notre première partie de Mumakil au Lyon’s Hall, un pur souvenir d’adrénaline ! Mais il y a aussi les galères : la recherche de musiciens, les plans pourris, les déceptions… Malgré tout, on a toujours pris les choses du bon côté parce qu’on kiffe ce qu’on fait. Et aujourd’hui, on est toujours là, prêts à rempiler pour 24 années de plus !
14. Vous avez partagé la scène avec des groupes comme Death Angel et Municipal Waste. Qu’avez-vous appris en jouant avec ces légendes du Thrash Metal ?
C’est toujours un honneur de jouer avec des pros. On en a côtoyé certains de plus près, notamment Death Angel, qui restent super accessibles. Leur professionnalisme est une leçon en soi : ces mecs ne sont pas là par hasard ! Ça nous rappelle que le thrash, ce n’est pas juste une passion, c’est un vrai métier, et chaque concert est une occasion de s’améliorer.
15. À quoi peut s’attendre le public pour vos prochains concerts avec ce nouvel album en poche ?
À la guerre ! On est à bloc pour défendre Age of Revelation sur scène. Attendez-vous à une déferlante d’énergie et de chaos positif. Rien ne remplace le live, c’est là où DeadlySins s’exprime pleinement. Venez nous voir, on a quelques surprises en stock… et Mat n’est jamais à court de bonnes idées (ou de conneries) !
16. Comment décririez-vous l’énergie que vous apportez sur scène et ce qui distingue vos performances live ?
C’est simple : on donne tout. Pas de triche, pas de fioritures. On monte sur scène comme une bande de potes qui vient s’éclater avec vous. On nous dit souvent qu’il y a un esprit un peu punk dans nos shows : c’est le bordel organisé, on se nourrit de l’énergie du public. Plus vous donnez, plus on envoie. C’est une communion sans limite, alors préparez-vous à en prendre plein la face !
17. Le groupe a connu plusieurs changements de line-up au fil des ans. Comment ces évolutions ont-elles influencé votre musique et votre dynamique de groupe ?
Les changements, surtout au poste de batteur, ont souvent été des étapes délicates. Mais chaque nouveau membre a apporté un vent de fraîcheur et de motivation. Je pense à Kevin Paradis à ses débuts, ou encore Xavier Chautard, qui nous a beaucoup apporté avec son niveau impressionnant. Aujourd’hui, avec Jek Venom, on a trouvé "The Man". Il est là humainement et musicalement, et la dynamique est top.
18. Comment s’organise le processus de composition chez DeadlySins ? Chacun apporte-t-il ses idées ou avez-vous une méthode particulière ?
La composition repose principalement sur LB. Il arrive avec des morceaux déjà bien ficelés et chacun apporte sa patte pour les peaufiner. On se connaît par cœur depuis des années, donc ça roule naturellement. Lambert contribue aussi avec des morceaux qui collent parfaitement à l’esprit DeadlySins, tout en gardant sa propre identité. Le processus est fluide et efficace. BIM !
19. Votre batteur actuel, Jek Venom, est également un membre clé dans la conception de cet album. Quelle a été sa contribution spécifique ?
Même s’il n’a pas enregistré les parties de batterie, Jek s’est immédiatement imposé comme un pilier. Il a pris en charge l’aspect visuel de l’album, en optimisant l’artwork de Marcelo pour en faire ce superbe digipack avec livret. Il y a mis du temps et de l’énergie, au point que son PC n’a pas survécu à l’épreuve (rires). Jek est à fond, et il ne compte pas s’arrêter là.
20. Après 24 ans, quel est votre moteur principal pour continuer à créer et à évoluer en tant que groupe ?
Le plaisir, tout simplement. Créer, partager, et foutre le feu au moshpit ! DeadlySins, c’est une bande de potes qui prend son pied à jouer ensemble. Avec la signature chez Adipocere (merci à Christian pour sa confiance), on a encore plus de raisons de tout donner et d’aller le plus loin possible. Le moteur est lancé à fond, et on ne compte pas ralentir !
21. Pour finir, si vous deviez décrire Age of Revelation en trois mots, lesquels choisiriez-vous et pourquoi ?
Boomer, Brutal, Thrash.
Parce qu’on est des thrash boomers assumés, qu’on balance un thrash brutal avec des couilles, et que ça tranche comme il se doit !
Un grand merci pour ces questions et pour la lumière que vous apportez à DeadlySins.
Stay Thrash,
Stay Deadly !
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