Interview du groupe Mortuary - "Sublime the Decline" (Adipocere Records)

A l’occasion de la sortie de leur album « Sublime the Decline » le 12 Octobre 2023 via Adipocere Records, je vous propose de découvrir un peu plus le groupe « Mortuary » à travers mon interview…

Installez-vous confortablement… Ca va être Brutal \m/ 

 

1.   Bonjour, et merci pour pour le temps que vous m’accordez. Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Salut Papy Jeff et tous tes lecteurs et merci pour l’invitation. Le groupe est né en 1989 à Nancy. 3 démos ont été réalisées jusqu’en 94. S’en est suivi de 7 albums. Le line up a souvent changé mais Patrick (chant) et Jean No (basse) restent les 2 piliers du début des hostilités. Pour ma part, Alex (guitare), je débarque en 94 pour enregistrer le premier Album l’année suivante. Jo (batterie) arrive en 2006 et Gaut (Guitare) nous rejoint début 2022.

Le but ultime de Mortuary est, depuis ses débuts, d’évoluer dans la brutalité musicale.

 

2.   "Sublime the Decline" est votre nouvel album après le succès de "The Autophagous Reign". Comment décririez-vous l'évolution musicale entre ces deux albums et qu'est-ce qui différencie cet album des précédents ?

Je pense que l’évolution de cet album se ressent dans l’écriture. Il y a eu un énorme travail pour arriver à une certaine cohésion tout en testant et apportant des touches nouvelles à notre palette brutale.

La différence est dans le son car nous avons encore réussi à atteindre un palier. Et ce grâce au travail complice des frères Wieslawski au Hertz studio en Pologne (Vader, Behemoth…) avec qui nous avions déjà enregistré TAR. Pour exemple, le son de basse est énorme et distinct par rapport à l’album précédent qui était déjà très bien produit. Nous vous laissons juger du reste.

Le simple fait de réussir aussi bien ce nouvel album que TAR n’était pas gagné d’avance. Notre expérience, notre motivation et notre complicité au sein du groupe sans subir aucune pression de qui que ce soit nous a été bénéfique.

 

3.   "Sublime the Decline" est sorti chez Adipocere Records, marquant un changement de label par rapport à vos précédents albums. Comment cette collaboration s'est-elle concrétisée et en quoi cela a-t-il influencé la production ou la distribution de l'album ?

Nous connaissons Christian de longue date. Il remettait le couvert avec Adipocere et nous étions intéressés de bosser ensemble. Nous avons des visions similaires envers cette musique et savons qu’il fera son possible pour ces groupes. Mortuary produit toujours sa musique. Il y a une histoire de confiance avec le label sur le produit fini. Adipocere nous propose une bonne distribution avec Season of mist entre autres. L'album est visible pour celui qui s’intéresse au style.

Xenokorp et Nico avait déjà fait un très bon taf pour TAR mais malheureusement, ses problèmes de santé l’ont contraint à stopper.

 

4.   Ayant partagé la scène avec des groupes majeurs du métal, comment cette expérience a-t-elle influencé votre musique et votre approche des performances live ? Y a-t-il un concert ou un festival en particulier qui a laissé une marque indélébile sur votre groupe ?

Nous sommes très fiers d’avoir joué avec de nombreux groupes comme Obituary, Coroner, Dacapitated, Pestilence, hypocrisy, Vader… mais également avec ceux qui restent plus dans l’ombre comme Depraved, Deadlysins, Post mortem, S-core et tellement d’autres. Nous avons toujours fait le maximun  pour présenter des prestations brutales de qualité. C’est notre truc. Le studio est une partie génial de la musique mais le live et le contact avec les fans et amateurs de bourrins est grandiose. En souvent encore plus intense dans de petites salles à proximité de l’auditeur réceptif et enragé. Pour exemple, j’ai un souvenir terrible à Rennes dans la salle d’un petit bar à plus de cent personnes dans à peine 50m² quand les gouttes de sueur du plafond te retombent sur la tronche. C’était 2 mois avant le confinement.

Le partage commun d’une entité malheureusement tellement sous-estimée et si peu reconnue en France. Je ne parle pas des grands festivals qui suscitent la curiosité mais des vrais fans qui se bougent pour voir les concerts tout au long de l’année et font vivre et perdurer le style.

Sinon, les tournées sont effectivement l’exercice qui te fait le plus évoluer. Tu deviens une machine de guerre en acquérant de l’assurance et pouvant de plus en plus te lâcher. La tournée de Cuba en 2014, notre tournée Française pour TAR en début 2020 et Le Européen Chaos tour de 2018 avec Vader et Entombed restent des moments inoubliables et riches en souvenirs. Les conditions ont été bonnes. Ceci reste primordial pour réussir à présenter ta musique à sa juste valeur.

 

5.   En tant que groupe de longue date, quels défis avez-vous relevés pour rester pertinents et créatifs dans une scène métal en constante évolution ? Comment abordez-vous la fusion de différents sous-genres comme le Thrash, Death Metal, Punk et Grindcore dans votre musique ?

Le secret est de faire ce que tu aimes sans te prendre la tête, sans te mettre de limite. Absorber ta passion et que celle-ci fasse parti de tes fibres. Ce qui signifie aussi que tu aimes ce que tu fais et alors tu peux le faire du mieux possible. Si cela développe une personnalité typique à ton son, tant mieux. Se nourrir des autres, c’est aussi évoluer. Nous écoutons tous plein de styles différents et aussi hors metal.

La composition est un processus qui tend à laisser sortir ce que tu as dans le coffre à un moment précis. Tu choisis au fur et à mesure de la construction d’une pièce la direction que tu veux prendre en écoutant les propositions et conseils de tes zicos qui sauront être pertinents et peut être ouvrir une autre porte. Ca part souvent d’une idée ou d’un riff et si le feeling est bon, il nous mène à des horizons assez logiques à tenter en se disant « tiens j’verrais bien un passage punk ici ou une cassure plus groovy…». Le thème du morceau peut aussi nous influer sur la directive d’une ambiance sombre par exemple.

Des fois tu peux tout simplement regrouper 2 idées de styles complétement différente et ça fonctionne. Pour ma part, je m’enregistre souvent et j’ai un gros stock de riff et d’idées que je peux réécouter avec du recul et me dire « il faut que j’en fasse quelque chose !!! » « ça, ça pue » ou « cette note sur cette basse est mortelle, il faut que je la replace dans un autre contexte ».

 

6.   Comment avez-vous vu l'évolution de l'industrie musicale, en particulier dans le métal, depuis vos débuts ?

Pat et Jean No ont connu toutes ces grandes claques dans la gueule des années 80. Ils baignaient déjà dans la découverte et trainaient chez les disquaires. J’ai eu la chance d’enrichir ma discographie quand je suis arrivé. Ils m’ont nourri comme un cochon, ha ha ha.

Le début des années 90’s étaient encore l’âge d’or de la musique brutale même si en France elle n’a jamais était assez prise au sérieux voir des fois dénigrée par la presse spécialisée. Heureusement que des passionnés ont réussi à la faire vivre. C’est une décennie très fluctuante. Certain ce sont calmés, d’autres ont fait l’inverse. La fusion des styles a été probante. Les années 2000 ont été plus difficiles. En règle générale, nous avons toujours remarqué qu’il y a eu des hauts et des bas. Mais le metal et ses disciples en 2023 sont bel et bien toujours débouts. La société est violente et ce style est indispensable et plein de ressources. Tu ne peux pas dire « je n’aime pas le metal » car il y a eu tellement fusion et de richesse dans ce style qu’avec un peu de culture, tu aimeras au moins un groupe ou certaines chansons. Comme avec les slows à la grande époque du hard rock qui émerveillaient les belles filles ou les grands-mères qui avaient du mal avec les cheveux longs et jeans troués. Alors pour conclure, oui ! Les choses ont évolué, notre état est plus proche des grands-mères que des belles filles.

 

7.   "The Autophagous Reign" a été acclamé par la critique. Comment ce succès a-t-il influencé votre approche pour "Sublime the Decline" ? Quelles sont les thématiques explorées dans ce nouvel album et comment avez-vous expérimenté artistiquement cette fois-ci ?

Nous souhaitions créer un album dans la même lignée, tenir la barre. TAR a été promotionnellement avorté par la pandémie. Sublime the decline est une revanche et à en croire les critiques, elle est accomplie. Nous en sommes tout autant fiers. Les thèmes abordés sont principalement une continuité sur le consumérisme. Screens and mirrors parlent de lui-même sur l’apparence. Oxygène : quand la propriété la plus précieuse devient un business. Somewhere to nowhere est une introspection d’un homme sur sa propre identité par rapport à la masse. Specimen zero est une expérimentation sur le comportement de l’être humain. Il y a également des thèmes différents comme A morning in mourning qui est une dernière lettre d’un soldat au front pour sa mère.

 

8.   L'art visuel a toujours été une partie intégrante de votre identité musicale, avec des collaborations notables pour les pochettes d'albums. Comment choisissez-vous les artistes pour ces collaborations et quel rôle joue l'artwork dans la représentation de la musique de Mortuary ?

C’est effectivement une partie que nous soignons car nous aimons l’art d’une manière générale et souhaitons que la pochette donne envie de découvrir le contenu.

Pour Nothingless than nothingless, nous avions acheté une peinture de Bernard Dumaine.

Pour Autophagous, c’est aux services de Lukasz Jaszak que l’on a fait appel. Il avait bossé pour Napalm Death entre autres dans le milieu.

Cette fois ci, nous avons proposé à notre pote Stanislas Hauuy qui avait déjà fait la pochette de notre second album Eradicate en 98.

 

9.   Le titre "Sublime the Decline" évoque une dualité intrigante. Pouvez-vous nous en dire plus sur la signification derrière ce titre et comment cela se reflète-t-il dans les morceaux de l'album ?

Ce titre reflète parfaitement l’ensemble de l’album et le visuel de la pochette. La dualité ce joue à partir du verbe Sublimer qui signifie aussi bien « empirer dans le désastre, le subir » que « transformer le déclin en quelque chose de pur, idéal ». Seuls nos enfants pourront finalement rattraper notre chute. Je vous fais un copier/ coller du résumé par son auteur Patrick qui écrit tous les textes de Mortuary.

La fin de l’humanité. Dans une frénésie créative et destructrice sans précédent où les nouvelles technologies ne sont exploitées qu’à des fins économiques pour en tirer profit. C’est un spectacle grandiloquent, car l’orgueil est pour celui qui fera la sortie la plus retentissante. Tout devient irrationnel.

 

10. Après avoir célébré votre 30e anniversaire en 2019 et marqué l'industrie métal avec plusieurs albums mémorables, comment maintenez-vous cette constance dans la qualité et l'innovation musicale tout en continuant à pousser les limites de votre créativité ?

L’envie et la foi grâce au soutien des Mortumaniacs.

La musique est notre passion commune. Nous y mettons beaucoup d’énergie dans la rage et la bonne humeur.

 

11. Votre musique a souvent été décrite comme brutale et sans compromis. Comment maintenez-vous cette authenticité et cette puissance à travers vos compositions tout en explorant de nouvelles avenues artistiques ?

La brutalité a toujours été le fils rouge du groupe. Mortuary a été conçu dans ce sens depuis la première minute de son existence morbide. Si un jour nous devions en dévier totalement, ce serai sous un autre nom. Ce qui ne nous empêche pas de tester de nouvelles choses qui ne pourront que sublimer ce côté brutal au moyen de différentes façon de travailler.

 

12. Vous avez joué dans des lieux inhabituels, comme à Cuba. Comment ces expériences ont-elles élargi vos horizons en tant que groupe et comment la réception de votre musique diffère-t-elle dans des contextes culturels différents ?

Cuba a été une expérience unique. Humainement incroyable en côtoyant plein de musiciens et fans de metal. Nous jouions chaque soir avec un groupe local sur du matériel de fortune. Sepultura était d’ailleurs le seul groupe de metal de ce calibre a y avoir joué et leur avait laissé du matos. Concert donc souvent en plein air sur les places de la révolution. Ils ont unn superbe salle à la Havane, le MaximRock (peut être 800 places) . Les habitants adorent tout simplement la Musique sous toutes ses formes. Ce ne sont pas des gens blasés mais justement des gens qui rêveraient de découvrir le monde. Cela nous fait forcement relativiser. Les zicos (ainsi que la population) la bas n’ont pas les moyens de prendre l’avion ni même de se payer ne serait-ce qu’un visa. Ou peut-être en revendant tous leurs biens pour un simple visa. Le seul moyen de voyager est par exemple au travers de la danse, du sport, de la musique pour représenter leur pays en dehors de l’ile. Je vous parle de l’époque sous embargo Américain en 2013. Dans certains cas, des musiciens ne sont jamais retournés sur leur ile après des tournées organisées par leur ministère de la culture ou des agences. Dès lors qu’un Cubain posait le pied sur le territoire Américain durant ce conflit, il pouvait acquérir des papiers US et alors rejoindre les grandes communautés du pays. Choix, supposons, très complexe car au bout de quelques mois, ils étaient radiés de l’île. Coupés alors de leurs attaches. Nous avons fait de belles rencontres avec les musiciens et fans locaux. Cuba est entré dans nos cœurs.

 

13. Pouvez-vous nous donner un aperçu des projets futurs de Mortuary après la sortie de "Sublime the Decline" ? Y a-t-il des tournées prévues, des festivals où vous serez présents ou d'autres initiatives que vous aimeriez partager avec vos fans ?

            Nous ferons le maximun pour jouer partout.

            Pour l’instant, les concerts arrêtés sont les suivants :

            Epinal à la souris verte le 24 février

            Troyes à la chapelle Argence le 6 avril

            Besançon à la Rodia le 8 mai

            Fertois Metal Fest (77) le 31 aout ou 1 septembre

 

            D’ autres fest et concerts à venir que nous annonçons régulièrement sur les réseaux sociaux.

 

14. La scène métal européenne est reconnue pour sa diversité et son influence. Comment percevez-vous la place de Mortuary au sein de cette scène ? Y a-t-il des éléments uniques que vous apportez en tant que groupe à cette communauté musicale ?

Nous n’en avons jamais fait et voulu en faire notre métier. Nous ne tournons pas régulièrement dans toute l’Europe pour fidéliser un large public. Nous avons tous un taf qui nous permet de nous investir librement dans notre musique. Nous avons néanmoins un succès d’estime dont nous savons nous contenter. Si le fait de perdurer et traverser les décennies suscite un intérêt et du respect, cela nous touche. Nous sommes toujours resté nous même sans jamais baisser notre froc. Nous n’avons jamais été gourmand financièrement. Nous réinvestissons tout dans le groupe. La satisfaction d’avoir toujours présenté des prestations de qualité reconnues, et pour la plupart du temps à moins de 15 euro, nous a permis de communier avec des mecs aussi intègre que nous.. Nous ne savons pas comment nous sommes réellement considérer partout mais avons eu la chance de rencontrer et jouer avec quelques-uns de nos groupes fétiches. Je pense notamment aux mecs de Vader dont Peter que nous surnommons « le patron » et les mecs d’Entombed AD dont feu Lars Goran Petrov qui te prennent en accolade à la fin de la tournée et te disent sincèrement qu’ils sont ravis d’avoir tourné avec nous, que nous sommes de la même veine, cela n’a pas de prix.

 

15. Vous avez travaillé avec des studios de renom et des producteurs talentueux pour vos enregistrements. Comment ces collaborations ont-elles façonné votre son et votre approche de la production, notamment pour "Sublime the Decline" ?

Nous avons voulu faire évoluer notre son. Jo nous a proposé d’aller en Pologne au hertz studio et nous nous sommes adapté facilement à leur savoir-faire et leur technique de travail. Ces mecs sont ultra pro, complices, à l’écoute et adorent le bourrin. Nous avons beaucoup de satisfaction en écoutant le résultat.

 

16. Vous avez réalisé une tournée réussie pour votre précédent album. Comment envisagez-vous de présenter "Sublime the Decline" en live et comment comptez-vous capturer l'énergie et l'essence de cet album sur scène ?

Nous avons déjà rodé quelques titres de l’album. Au new blood fest par exemple, les mecs chantaient sur la chorale d’enfants du titre Oxygène. Moment terrible qui te fout les poils. Nous souhaitons faire un max de concerts, de fest et une ou deux belles tournées serait fantastique pour défendre cet album. Il y a matière et il le mérite !

 

17. L'industrie musicale a beaucoup changé au cours des dernières décennies. Comment utilisez-vous les plateformes numériques et les réseaux sociaux pour connecter votre musique avec vos fans ?

Nous venons de reprendre la gestion de notre musique sur les plateformes numériques même si nous ne pouvons pour l’instant pas virer l’intru qui squatte d’une étoile officielle Mortuary. Y a encore beaucoup de chose qui ne vont pas dans ce merdier. Cela nuit à la visibilité de notre nouvel album. Nous y travaillons.

Quant aux réseaux sociaux, nous proposons très régulièrement de l’info, des retrospectives et tout ce qui est susceptible d’intéresser notre fan base.

 

18. Enfin, en regardant en arrière, quels moments ou quels albums considérez-vous comme les jalons les plus importants de la carrière de Mortuary et pourquoi ?

      La demo « The mortified faces » en 1994 est une pièce incontournable du groupe, voire du death metal Français à mes yeux. Elle a reçu de très bonnes critiques dans le milieu underground mondial. 

      Agony in red en 2003 a été très bien accueilli, les compositions sont d’enfer mais l’album aurait dû avoir beaucoup plus d’impact si le son n’avait pas été saccagé par l’intervention d’un ingé son qui s’est interposé comme un producteur lors du mixage et avec qui nous avons du couper court. Le problème est que le mec nous a refilé que les bandes mixées. Nous n’avons pas pu faire de modification si ce n’est par un mastering qui garde l’aspect puissant mais qui a écrasé le tout. La juste valeur de cet opus n’a pu être révélée à 100%. Album que nous avons réalisé d’ailleurs avec Dirk Verbeuren. Mais nous reparlerons très probablement bientôt de cet album…

 

19. Le mot de la fin ?

STAY BRUTAL

 

 

Liens:

https://mortuarynancy.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/mortuarynancy/

https://www.mortuary-fr.com/

 

Interview in English


In light of the release of their album 'Sublime the Decline' on October 12, 2023, via Adipocere Records, I invite you to delve deeper into the band 'Mortuary' through my interview...

Get comfortable... It's going to be Brutal \m/

 

 

1) Hello, and thank you for taking the time for this. Could you introduce yourselves briefly?

Hi Papy Jeff and all your readers, and thank you for the invitation. The band was formed in 1989 in Nancy. We did 3 demos until '94, followed by 7 albums. The lineup changed often, but Patrick (vocals) and Jean No (bass) remained the initial pillars of the band. As for me, Alex (guitar), I joined in '94 to record the first album the following year. Jo (drums) came in 2006, and Gaut (guitar) joined us in early 2022.

Mortuary's ultimate goal since its inception has been to evolve within musical brutality.

 

2) "Sublime the Decline" is your new album after the success of "The Autophagous Reign." How would you describe the musical evolution between these two albums, and what sets this album apart from the previous ones?

I believe the evolution in this album is felt in the songwriting. There was a massive effort to achieve a certain cohesion while testing and adding new elements to our brutal palette.

The difference lies in the sound as we've managed to reach a new level. This is thanks to the collaborative work with the Wieslawski brothers at Hertz studio in Poland (Vader, Behemoth…) with whom we had already recorded TAR. For instance, the bass sound is huge and distinct compared to the previous album, which was already well-produced. We'll let you judge the rest.

Simply achieving this new album as successfully as TAR wasn't a given. Our experience, motivation, and camaraderie within the band, without any external pressure, worked in our favor.

 

3) "Sublime the Decline" was released by Adipocere Records, marking a label change from your previous albums. How did this collaboration come about, and how did it influence the album's production or distribution?

We've known Christian for a long time. He was reviving Adipocere, and we were interested in working together. We share similar visions for this music, and we know he'll do his best for these bands. Mortuary still produces its music. There's a trust regarding the finished product with the label. Adipocere offers good distribution, including Season of Mist among others. The album is visible to those interested in this style.

Xenokorp and Nico had already done a great job for TAR, but unfortunately, his health issues forced him to stop.

 

4) Having shared the stage with major metal bands, how has this experience influenced your music and your approach to live performances? Is there a particular concert or festival that has left an indelible mark on your group?

We're proud to have played with numerous bands like Obituary, Coroner, Decapitated, Pestilence, Hypocrisy, Vader... as well as those less in the limelight like Depraved, Deadlysins, Post mortem, S-core, and many others. We've always strived to deliver high-quality brutal performances. It's our thing. The studio is a fantastic part of music, but live shows and the connection with fans and enthusiasts are magnificent. It's often even more intense in small venues close to the receptive and passionate listeners. For instance, I have a vivid memory in Rennes, in a small bar room with over a hundred people in barely 50m² when sweat drops from the ceiling hit your face. It was two months before the lockdown.

The shared experience of an entity sadly so underestimated and unrecognized in France. I'm not talking about the big festivals that pique curiosity, but about the true fans who make the effort to attend concerts throughout the year, keeping the genre alive and thriving.

As for tours, they're indeed the exercise that pushes you to evolve the most. You become a war machine, gaining confidence and being able to let loose more. The Cuba tour in 2014, our French tour for TAR in early 2020, and the European Chaos tour in 2018 with Vader and Entombed remain unforgettable and full of memories. The conditions were good. This remains crucial to presenting your music at its best.

 

5) As a long-standing band, what challenges have you faced to remain relevant and creative in an ever-evolving metal scene? How do you approach blending different sub-genres like Thrash, Death Metal, Punk, and Grindcore in your music?

The secret is to do what you love without stressing about it, without setting limits. Absorb your passion, let it become part of your essence. This means genuinely loving what you do, allowing you to do it as best as you can. If it develops a distinct personality for your sound, that's great. Drawing from others is also about evolving. We all listen to various styles, even outside of metal.

Composition is a process that aims to let out what you have at that specific moment. You choose the direction as you construct a piece, listening to suggestions and advice from your bandmates, which can be insightful and perhaps open another door. It often starts with an idea or a riff, and if the feeling is right, it leads us to logical territories to explore, thinking 'I could envision a punk passage here or a groovier break…'. The theme of the track can also influence the mood, like a darker ambiance, for example.

Sometimes you can simply merge two completely different style ideas, and it works. Personally, I often record myself, and I have a large stock of riffs and ideas that I can revisit with perspective, thinking 'I need to do something with this!' 'This is awesome' or 'This note on the bass is killer, I need to place it in a different context'."

 

6) How have you seen the evolution of the music industry, especially in metal, since your beginnings?

Pat and Jean No witnessed the significant shifts of the '80s. They were already exploring and spending time in record stores. I was fortunate to expand my collection when I joined. They fed me like a pig, ha ha ha.

The early '90s were still the golden age of brutal music, even though in France, it was never taken seriously enough, sometimes even disparaged by specialized press. Fortunately, passionate individuals managed to keep it alive. It was a fluctuating decade. Some eased off, others did the opposite. The fusion of styles was successful. The 2000s were tougher. Generally, we always noticed there were ups and downs. But metal and its followers in 2023 are still standing. Society is violent, and this style is essential and resourceful. You can't say "I don't like metal" because there has been so much fusion and richness in this genre that with a bit of culture, you'll like at least one band or some songs. It's like the slow songs during the heyday of hard rock that mesmerized pretty girls or grandmothers who struggled with long hair and ripped jeans. So, to conclude, yes! Things have evolved; our state is closer to grandmothers than pretty girls.

 

7) "The Autophagous Reign" was acclaimed by critics. How did this success influence your approach to "Sublime the Decline"? What themes are explored in this new album, and how did you experiment artistically this time?

We wanted to create an album in the same vein, to maintain the standard. TAR was promotionally aborted by the pandemic. "Sublime the Decline" is a revenge, and according to the critics, it's accomplished. We're equally proud. The themes primarily revolve around consumerism. "Screens and Mirrors" speaks for itself about appearances. "Oxygen": when the most precious possession becomes a business. "Somewhere to Nowhere" introspects a man's identity in relation to the masses. "Specimen Zero" experiments with human behavior. There are also different themes like "A Morning in Mourning," which is a soldier's last letter from the front to his mother.

 

8) Visual art has always been an integral part of your musical identity, with notable collaborations for album covers. How do you choose artists for these collaborations, and what role does artwork play in representing Mortuary's music?

It's indeed a part we take care of because we love art in general and want the cover to entice discovering the content.

For "Nothingless than Nothingless," we bought a painting from Bernard Dumaine.

For "Autophagous," we enlisted the services of Lukasz Jaszak, who had worked for Napalm Death among others in the field.

This time around, we proposed to our friend Stanislas Hauuy, who had already done the cover for our second album "Eradicate" in '98.

 

9) The title "Sublime the Decline" evokes an intriguing duality. Could you tell us more about the meaning behind this title and how it is reflected in the tracks of the album?

This title perfectly encapsulates the entirety of the album and the visual elements of the cover art. The duality is played out through the verb "sublimate," which means both "to worsen in disaster, to undergo it" and "to transform the decline into something pure, ideal." Ultimately, only our children will be able to catch up to our downfall. Here's a copy/paste of the summary by its author, Patrick, who writes all the lyrics for Mortuary.

It's about the end of humanity. In an unprecedented frenzy of creativity and destruction where new technologies are exploited solely for economic gain. It's a grandiose spectacle, as pride belongs to the one who makes the most resounding exit. Everything becomes irrational.

 

10) After celebrating your 30th anniversary in 2019 and leaving a mark on the metal industry with several memorable albums, how do you maintain this consistency in quality and musical innovation while continuing to push the boundaries of your creativity?

The desire and faith, thanks to the support of the Mortumaniacs.

Music is our shared passion. We put a lot of energy into it with rage and good humor.

 

11) Your music has often been described as brutal and uncompromising. How do you maintain that authenticity and power through your compositions while exploring new artistic avenues?

Brutality has always been the red thread of the band. Mortuary was designed this way from its morbid inception. If we were to completely deviate someday, it would be under a different name. However, that doesn't stop us from trying new things that can only enhance this brutal aspect in different ways of working.

 

12) You have played in unusual places like Cuba. How have these experiences expanded your horizons as a group, and how does the reception of your music differ in different cultural contexts?

Cuba was a unique experience. Incredibly human, mingling with many musicians and metal fans. We played every night with a local band on makeshift equipment. Sepultura was actually the only band of that caliber to have played there and had left them some gear. So, concerts were often outdoors in revolutionary squares. The locals simply adore music in all its forms. They aren't jaded people but rather individuals who dream of discovering the world. This inevitably makes us reconsider. Musicians (as well as the population) there didn't have the means to take a plane or even afford a visa. Maybe by selling all their belongings just for a visa. The only way to travel was, for example, through dance, sports, or music, to represent their country outside the island. I'm talking about the time during the American embargo in 2013. In some cases, musicians never returned to their island after tours organized by their Ministry of Culture or agencies. Once a Cuban set foot on American soil during that conflict, they could acquire US papers and then join the large communities in the country. A choice, suppose, very complex because after a few months, they were removed from the island. Cut off from their roots. We had beautiful encounters with local musicians and fans. Cuba found a place in our hearts.

 

13) Can you give us an overview of Mortuary's future projects after the release of "Sublime the Decline"? Are there any planned tours, festivals where you'll be present, or other initiatives you'd like to share with your fans?

We'll do our best to play everywhere.

Currently, the confirmed concerts are as follows:

*    Epinal at La Souris Verte on February 24th.

*    Troyes at Chapelle Argence on April 6th.

*    Besançon at La Rodia on May 8th.

*    Fertois Metal Fest (77) on August 31st or September 1st.

There are other festivals and concerts upcoming, and we regularly announce them on social media.

 

14) The European metal scene is known for its diversity and influence. How do you perceive Mortuary's place within this scene? Are there unique elements that you bring as a group to this music community?

We've never made it our profession or intention. We don't tour regularly across Europe to build a broad audience. We all have jobs that allow us to invest freely in our music. Nevertheless, we have a certain level of esteem, and we're content with that. If the act of persevering and spanning decades sparks interest and respect, it touches us. We've always remained ourselves without compromising. We've never been financially greedy. We reinvest everything in the band. The satisfaction of consistently delivering recognized quality performances, most of the time at less than 15 euros, has allowed us to connect with guys as genuine as we are. We don't know how we're truly considered everywhere, but we've had the chance to meet and play with some of our favorite bands. I'm thinking especially of the guys from Vader, including Peter whom we call "the boss," and the guys from Entombed AD, including the late Lars Goran Petrov, who hugs you at the end of the tour and sincerely says they're thrilled to have toured with us, that we're cut from the same cloth, and that's priceless.

 

15) You've worked with renowned studios and talented producers for your recordings. How have these collaborations shaped your sound and your approach to production, especially for "Sublime the Decline"?

We wanted to evolve our sound. Jo suggested going to Hertz Studio in Poland, and we easily adapted to their expertise and working technique. These guys are ultra-professional, collaborative, attentive, and love the heavy stuff. We're very satisfied listening to the result.

 

16) You've had a successful tour for your previous album. How do you plan to present "Sublime the Decline" live, and how do you intend to capture the energy and essence of this album on stage?

We've already played a few tracks from the album. At the New Blood Fest, for instance, the guys were singing along to the children's choir part of the song "Oxygen." It was an incredible moment that gives you goosebumps. We aim to do as many concerts and festivals as possible, and a couple of good tours would be fantastic to defend this album. There's substance, and it deserves it!

 

17) The music industry has changed a lot over the past decades. How do you use digital platforms and social networks to connect your music with your fans?

We've just taken over managing our music on digital platforms, although for now, we can't get rid of the intruder who's occupying an official Mortuary star. There are still many things wrong with this mess. It's harming the visibility of our new album, and we're working on it.

As for social networks, we regularly provide information, retrospectives, and anything that might interest our fan base.

 

18) Lastly, looking back, what moments or albums do you consider as the most important milestones in Mortuary's career and why?

The demo "The Mortified Faces" in 1994 is an essential piece for the band, even for French death metal, in my eyes. It received very good reviews in the global underground scene.

"Agony in Red" in 2003 was well received; the compositions were fantastic, but the album would have had much more impact if the sound hadn't been ruined by the interference of an audio engineer who acted like a producer during the mix, and we had to cut short. The issue is that the guy only gave us the mixed tapes. We couldn't make modifications except for mastering, which kept the powerful aspect but crushed everything. The true value of this album couldn't be fully revealed. By the way, we made this album with Dirk Verbeuren. But we'll probably talk about this album again soon…

 

19) Final words?

STAY BRUTAL.

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