Interview Hysteria - "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" Adipocere Records

Le 30 janvier 2024 est sorti le dernier album du groupe Hysteria.

Préparez-vous à l'explosion sonore de "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy", le nouvel album brûlant de Hysteria chez Adipocere Records. Ce groupe légendaire nous promet une plongée vertigineuse dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine, fusionnant des mélodies épiques et des paroles incendiaires. Restez à l'affût pour une expérience métal intense !

\m/ Stay Metal \m/

 

 

1.  Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour le temps que vous m’accordez. Pour débuter cette interview, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Merci à toi de toi pour cette itw. Nous c’est Hysteria, quatuor de  Death/black lyonnais formé en 1996. Nous avons 2 EP + 3 LP à  notre actif et nous avons comme tu l’as souligné sorti notre 6ème méfait intitulé “HERETIC, SADISTIC AND SEXUAL ECSTASY…” le 30 Janvier chez Adipocères records. Ce nouvel album est composé de 9 morceaux.

 

2.  "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy", votre nouvel album est sorti le 30 janvier 2024 chez Adipocere Records. Comment décririez-vous l'évolution musicale de Hysteria depuis vos débuts en 1996 jusqu'à cet album, et quelles influences ont façonné le son de cet opus ?

L’évolution musicale d’Hysteria ne s’est pas fait en 1 jour, cela fait Presque 30 ans que l’on joue ensemble maintenant. Nous sommes spectateurs, acteurs et fan de metal extrême. La scène metal évolue, inconsciemment je pense que l’on s’en nourrit, on change, on s’influence de ce que l’on écoute  tout en conservant et en faisant évoluer ce style qui nous est propre. C’est ce qui fait notre originalité je trouve, car si tu écoutes notre discographie, tu te rends bien compte qu’aucun album n’est pareil mais tu y retrouve toujours la patte Hysteria.

 

3.  Votre album contient des titres évocateurs tels que "Vortex of Confusion" et "My Carnal Desire". Comment ces chansons reflètent-elles l'essence de l'album et quels messages ou émotions cherchez-vous à transmettre à travers ces compositions ?

Nous n’avons aucun message en particulier à faire passer…Les paroles sont un mélange de récits horrifiques, sexuels, malsains ;  d’expériences personnelles romancées…Une sorte de psychanalyse, un exutoire me permettant de vomir mes démons en me nourrissant de mon mal d’être.  Un condensé de ce que ce monde en perdition a à nous offrir. Je pense que l’on cherche à choquer de par nos textes, nos visuels, notre musique. La censure au quotidien par ces modes de pensées, ces courants idéologiques émergeants nous poussent justement à cracher notre venin !

 

4.  Hysteria a une longue histoire dans la scène Death/Black. Comment votre parcours musical a-t-il façonné votre approche créative pour "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" et comment cet album représente-t-il l'évolution du groupe au fil des années ?

On a su clairement au fil des années faire évoluer notre musique sans pour autant changer notre identité comme évoqué plus haut. C’est une évolution dans le sens ou ne reste pas sur nos acquis, on ne stagne pas. Et je dirai que ce n’est même pas volontaire de notre part. C’est pour cela aussi qu’à la différence des autres groupes, nous ne sortons pas 1 album tous les 2 ans… Ce qui permets-je pense de pouvoir digérer le précédent et certainement aussi de ne pas se lasser ! Chose importante aussi, ce n’est pas notre métier donc aucune pression ou limite dans ce que l’on veut entreprendre.

 

5.  Vous avez travaillé avec des artistes renommés pour les artworks de vos albums. Comment ces collaborations ont-elles ajouté une dimension visuelle à votre musique et comment l'artwork de "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" complète-t-il l'atmosphère sonore de l'album ?

Déjà je pense qu’il faut dans un 1er temps bien choisir son graphiste. Avoir surtout les moyens de se payer un graphiste ! On n’a jamais lésiné de ce côté-là, c’est le visuel, c’est la 1ère chose que les gens captent. On a bossé avec 3 graphistes de renoms : Graal, qui a réalisé la cover du 1erLP «  Haunted by words of gods » avec qui ça s’est super bien passé. On avait fait appel à lui pour la cover du 2nd LP «  When believers… » mais il avait disparu de la circulation. Donc on a choisi tout simplement de bosser avec Seth car on adorait son taff pour Moonspell, Septic Flesh, paradise lost... En toute logique il a fait les 2 autres covers, mais je peux t’avouer que pour la dernière on voulait changer de crèmerie mais le gars que l’on voulait n’était pas dispo. Le 3ème Graphiste c’est Nicko Metalink un pote à nous depuis plus de 20 ans maintenant, c’est plus précisément notre tatoueur ! Il avait réalisé déjà quelques cover pour des groupes donc on s’est dit que c’était le moment que lui aussi participe à sa manière à la célébration de nos 20ans. Il a donc en toute logique réalisé la cover du EP « From The abyss… To The Flesh ». 

 

6.  Votre EP "From The Abyss... To The Flesh" sorti en 2018 marque un retour marquant après une période de sept ans sans nouvel album. Comment cette sortie a-t-elle influencé la direction artistique et créative de Hysteria menant à la composition de ce nouvel album ?

On a senti qu’en 7 ans naturellement des choses avaient changées dans notre style. Nos influences blacks commençaient à prendre un peu plus de place. On peut dire que « Heretic…. » est la suite logique à «From the Abyss… ». La composition et tout le processus de production de « From The abyss… To The Flesh » s’est réalisé en 3 mois. On avait 1 morceau sous la main, les pistes du Sylak, on a composé 2 morceaux, enregistré le tout, on avait un timing de fou ! On voulait marquer le coup en fêtant nos 20 ans sur les planches. L’idée nous en venue en Décembre, mi-avril on célébrait nos 20 ans au rock n’eat avec un nouvel EP et la réédition de notre 1er album«  Haunted by words of gods » en Gatefold. Merci à Sylvie et Christian d’adipocère. 

 

7 "Haunted By Words Of Gods", votre premier LP sorti en 2006, a marqué vos débuts sur Adipocere Records. Comment décririez-vous le parcours musical du groupe depuis ce premier album jusqu'à la création de "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" ?

 A nos débuts on était un groupe de jeunes ados influencés par le death US : Deicide, Morbid angel, suffocation, hate eternal, Death..., le death scandinave : Dark tranquility, inflames, at the gates, dissection et les débuts du black : Satyricon, emperror, marduk (on écoutait à peine)… A l’aube de la 50aine on écoute toujours ces groupes mais on a été influencé par d’autres au passage : Enslaved, der weg einer freheit, Taake, Hate, Behemoth, Medico peste, Kampfar, Mgla… Donc  naturellement on a évolué dans ce sens tout doucement sans trop y attacher d’importance. Comme nos potes, nos fans qui nous connaissent bien, on constate l’évolution sans nous déplaire. On ose sans trop se poser de questions. 

 

8.  Le remplacement d'un membre clé comme Thibault en 2017 a-t-il apporté des changements significatifs dans la dynamique du groupe et dans la création musicale ? Comment cette transition a-t-elle influencé l'évolution du son de Hysteria ?

Adrien fait partie de la team depuis plus 6 ans maintenant (que le temps passe vite !). C’est un ami de longue date aussi. Forcément, les changements de line up apportent un souffle nouveau aux groupes et heureusement. Il s’est impliqué et s’est fait sa place sans problème. Sylvain l’a beaucoup impliqué au chant puisque désormais c’est presque du 50/50 entre les 2. Adrien s’occupant des parties blacks. On est soudé, on est une bande de potes et on ne se prend pas la tête. Pas de problème d’égo entre nous, on est simple, on fait de la zic pour s’éclater et passer du bon temps.

 

9.  "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" a été enregistré dans des sessions débutées en avril 2023. Comment décririez-vous le processus de création et d'enregistrement de cet album, et comment avez-vous puisé dans vos expériences passées pour créer cet album ?

Le processus de composition/création est assez long chez nous ! On n’est pas aux pièces ! On a réalisé une pre-production qui nous a vraiment bien aidée pour préparer l’enregistrement. On a travaillé dans le détail sur pas mal de points : placements du chant, montée en intensité des morceaux, des mélodies, solos, breaks de batteries… On a abordé le studio différemment que d’habitude. Le fait aussi de bosser avec Thibault Bernard du convulsound studio a été plus bénéfique pour la préparation, l’enregistrement en lui-même. 

 

10.  Vous avez annoncé votre intention de ne pas vous arrêter après la sortie de cet album. Pouvez-vous nous donner un aperçu des projets futurs de Hysteria et des directions musicales que vous envisagez d'explorer à l'avenir ?

Qui a dit ça ! On verra ce que le futur nous réserve mais si tu as bien lu les paroles, on est mal barré ! Que dire de plus que nous adorons faire de la zic mais la scène prend un virage de consommation qui je pense ne sera pas adapté à des groupes underground comme nous ! Je suis peut être pessimiste mais en tout cas, cela nous plait guère. Il est de plus en plus dur de faire des dates malgré le réseau que l’on a. Pour en faire quelquefois il faut payer et ça on se le refuse catégoriquement. Normalement on va intégrer une boîte de booking donc on va voir pour la suite ! Mais il n’est pas du tout dans nos plans d’arrêter !

 

11. Comment envisagez-vous de présenter "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" sur scène ? Quels sont les éléments de cet album que vous êtes impatients de jouer en live et comment comptez-vous transmettre l'énergie de ces chansons au public lors de vos performances ?

C’est assez simple ! On joue l’album dans son intégralité et dans l’ordre + quelques bonus lors de notre release party qui se déroulera dans notre fief à Lyon au Rock n’ Eat le Vendredi 09/02/24. Cette date aux côtés des potos  d’OHIO SLAMBOYS et SOUTH OF HELL.

La prochaine date sera totalement différente comme les prochaines puisque que l’on va devoir jouer des vieux et nouveaux morceaux ! Les sets étant souvent de 45min, il y aura des choix à faire ! Priorité il est certain pour les nouveaux morceaux !

 

12. "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" explorent des thèmes obscurs et puissants. Comment ces thèmes s'intègrent-ils dans la structure narrative de l'album et quelle est la signification de ce titre provocateur pour le groupe ?

On voulait comme à chaque fois avoir un titre qui résume les sujets abordés dans l’album. On voulait surtout un titre qui dérange car on en a ras le cul de la censure médiatique… Simple, efficace, percutant ! On n’est pas là pour faire dans le politiquement correcte : C’est du metal, c’est de la musique de voyous ! 

 

13. Au fil des années, vous avez ouvert pour des groupes prestigieux tels que Mortician, Behemoth et Dissection. Comment ces expériences ont-elles influencé la manière dont vous abordez les performances live et comment envisagez-vous l'avenir des tournées pour soutenir ce nouvel album ?

Ouaw ! A l’époque on était jeune ! Comme eux d’ailleurs ! On a le même âge !

On était là pour jouer et faire la bruingue sans trop se poser de questions ! De supers rencontres à chaque fois ! Car dans tous les groupes que tu as cités, on était fan et les mecs ont été cool avec nous. Malheureusement la chance que l’on a eu à l’époque n’est plus possible de nos jours. Les groupes payent pour ouvrir, les tournées sont full de groupe, il n’y a plus aucune chance d’ouvrir pour un groupe local en support. C’est différent !

Pour la suite, on joue au Lions Metal festival organisé par le poto Mick de Destinity aux côtés de Mortuary, Harakiri for the sky, benighted… et d’autres dates sont à confirmer. 

 

14. Vous avez fait appel à des studios et à des producteurs renommés pour vos enregistrements. Comment ces collaborations ont-elles évolué au fil des années et comment ont-elles contribué à façonner le son unique de Hysteria que l'on peut entendre dans cet album ?

En fait on vient de changer de studio pour cet album. On a enregistré cette foi-ci avec Thibault Bernard du Convulsound studio. Honnêtement il a une super expérience et il a su dès le début comment l’album devait sonner, nous conseiller... Quelques fois c’est frustrant mais quand tu écoutes le résultat final, tu ne peux que féliciter le travail réalisé. Nous sommes vraiment très satisfaits de la production.

 

15. Après des années d'existence, comment maintenez-vous la passion et l'authenticité dans votre musique ? Y a-t-il des rituels ou des méthodes que vous utilisez pour nourrir cette créativité continue au sein du groupe ?

On fait la bringue ! On se partage nos passions, on parle de nos taff’ et de nos familles, de nos soucis. On habite tous à moins d’heure les uns les autres. On se voit 1 fois par semaine pour répéter ou boire quelques binouses ou les 2 ! C’est naturel pour nous, on se connait tous depuis des décennies dans les mauvais et bons moments de nos vies respectives. Ca forge un groupe et surtout l’amitié entre les potes. Si un des gus décidait de quitter le groupe je pense qu’on arrêtera l’aventure là. Mais ce n’est pas d’actualité ! Pour la créativité c’est Sylvain qui compose tout de son côté et après chacun apporte sa patte. Tant que ce monde partira en couille et ces êtres humains avec on aura toujours de l’inspiration !

 

16. Les paroles de vos chansons ont souvent été décrites comme introspectives et intenses. Comment les expériences personnelles ou les influences extérieures se reflètent-elles dans les paroles de "Heretic, Sadistic and Sexual Ecstasy" et comment espérez-vous que ces paroles résonnent avec votre public ?

Aucun message à faire passer. C’est juste que pour moi sur certaines c’est un peu ma thérapie. Cela me permet d’exorciser mes démons intérieurs. Après c’est romancé,  et sali afin que ne soit pas gnangan et ça colle au style. « She who spits the venom » par exemple traite d’une personne malsaine qui a croisée ma route. Ça peut te faire penser à quelqu’un !

 

17. Enfin, après avoir parcouru un long chemin depuis vos débuts en 1996, quelles leçons tirez-vous de ce voyage musical et comment envisagez-vous l'héritage que vous souhaitez laisser avec cet album et dans la scène métal ?

Pas spécialement de leçon à retenir, on s’est fait plaisir, on se fait encore plaisir et c’est l’essentiel. C’est une passion qui nous prend du temps, on adore cette musique et tant que l’on aura les tripes on sera encore là ! Ce qui est sûre c’est qu’en écoutant notre dernier album je pense que le message est assez clair : Hysteria va faire parler de lui  et nous n’avons pas dit notre dernier mot !

 

18. Le Mot de la Fin ?

Merci à toi pour ces 17 questions ! Désolé pour le délai mais il fallait que ces réponses soient à la hauteur de cette super ITW ! Pour les lecteurs, venez l’écouter cet album, ce n’est pas tous les 10 ans qu’un album d’Hysteria sort et parait-il qu’il n’est pas si mauvais que ça (et ce n’est pas nous qui le disons !). CHEERS.


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