Interview Galibot


Un grand merci au groupe Galibot pour le précieux temps qu’ils ont consacré à répondre à mes questions !

 
Avec Euch’Mau Noir, Galibot plonge dans les entrailles du bassin minier du Nord, unissant la brutalité du Raw Black Metal à la mémoire poignante des femmes, hommes et enfants façonnés par le charbon et consumés par le labeur. 

 

A l'occasion de la sortie de leur album "Euch'Mau Noir", je vous invite à découvrir leur univers via ma petite interview.



1. Bonjour, débutons cette interview par cette première question : Le nom Galibot renvoie aux enfants envoyés dans les mines. Pourquoi avoir choisi ce terme pour représenter votre groupe ?

Bonjour, merci à toi pour cette interview ! Tout à fait, nous avons choisi ce nom dans l’idée que nous sommes des enfants du bassin minier, bien que nous ne connaissons pas la vie de labeur de ces enfants envoyés dès le plus jeune âge dans les galeries des mines, nous sommes les descendants de cette histoire régionale.



2. Votre musique s’inspire des réalités sociales et historiques du bassin minier du Nord de la France. Qu’est-ce qui vous a poussé à explorer ce thème dans le Black Metal ?

Comme évoqué précédemment, l’histoire minière fait partie de notre quotidien, étant issus tous les trois du Valenciennois. Faire connaître cet héritage nous tenait à cœur, ajouté à notre attrait commun pour le black metal. Nous pensons que ce genre musical permet de retranscrire particulièrement bien le froid, la crainte et la misère connus à cette époque. Le black metal permet également d’allier brutalité, nostalgie et émotion, notamment au travers de riffs mélodiques alliés à une rythmique qui peut se vouloir industrielle.



3. Le patois ch’ti occupe une place centrale dans Euch'Mau Noir. Quelle importance cela a-t-il pour vous de mettre en lumière cet héritage linguistique dans vos chansons ?

En effet, à la fois dans le titre de l’album ainsi que dans les paroles des chansons le ch’ti est particulièrement présent. Ce dialecte, bien que de moins en moins utilisé au cours du temps, fait également partie intégrante du patrimoine du bassin minier. Véritable langue régionale, nous avons tous les trois entendu nos grands-parents parler en ch’ti, et nous-même utiliser des expressions patoisantes. Le mettre en avant dans “Euch’Mau Noir” (Qui signifie d’ailleurs “Le Diable Noir”) reflète à la fois l’ancienne société minière, notre histoire mais aussi une partie de notre quotidien.




4. Les bruits de turbines et l’atmosphère des mines sont omniprésents dans votre musique (sur votre première démo « Wallers-Arenberg »). Comment parvenez-vous à intégrer ces éléments sonores pour
immerger l’auditeur
?

L’idée est en effet d’être en immersion au cœur de la mine lorsque l’on écoute l’album et même la démo. Ces éléments sont intégrés en intro et sous formes d’interludes afin de mettre directement l’auditeur dans une ambiance froide et industrielle. Mais cela s’exprime aussi de façon plus suggérée à travers les rythmes très mécaniques ou encore le riffing incisif.



5. Votre album Euch'Mau Noir est décrit comme une « fresque » de la vie dans le bassin minier. Comment avez-vous construit cette narration musicale à travers les six morceaux ?

Il est vrai que la construction d’un album est le fruit d’un travail de réflexions et de choix. Ici, nous avons voulu créer une saga de tableaux qui pioche dans la noirceur de cette époque, avec non pas la volonté de faire un cours d’histoire, mais plutôt un panorama; parler de l'envergure de cette industrie, à travers laquelle même les bêtes étés envoyés au fond des galeries, des catastrophes qui endeuillèrent des familles et des crises sociales qui en découlent, de la frontière poreuse entre mythe et réalité avec les festivités populaires et religieuses de la Sainte-Barbe, ou encore des guerres qui roulèrent les hommes à nouveau
dans la boue. Il en résulte une atmosphère si noire et si brute, comme si depuis la Révolution Industrielle il n’y avait plus eu la place au souffle : inovation, production, agression.

 



6. Le morceau Cheval de Fosse inclut un featuring avec Julien Baquero de Virgil. Comment cette collaboration a-t-elle vu le jour, et qu’a-t-elle apporté au titre ?

Julien est un ami, mais qui porte cette fois l’étendard d’ingénieur son sur cet album. Nous avons enregistré au Minotaure Studio, dans ses quartiers, et lors des prises de ce titre il est apparu qu’un riffing était trop répété. Julien nous suggère d’écrire une variante afin que le morceau ne stagne pas. En cherchant ensemble les notes d’une nouvelle phrase musicale, Julien nous pond ce riff presque naturellement. Alors pourquoi serait-ce à Thomas (guitariste) de l’enregistrer ? L’idée que Julien s’exprime aussi sur l’album nous a tout de suite séduite, et ainsi en découle un featuring pour le moins inattendu.



7. La catastrophe de Courrières est un événement marquant évoqué dans le titre « Courrières ». Pourquoi était-il essentiel pour vous de rendre hommage à cet épisode tragique dans l’album ?

La catastrophe de Courrières est l’un des événements les plus marquants et tragiques dans l’histoire minière, la plus grande catastrophe minière d’Europe. La Compagnie des mines de Courrières a perdu 1 099 mineurs lors d’une inflammation de poussières qui ravagea trois fosses en 1906. Les recherches des survivants ayant été rapidement abandonnées, 14 mineurs trouvent la sortie du puits 20 jours après la catastrophe. C’est un drame qui, après avoir détruit des centaines de vies, a entraîné un mouvement de contestations et de grèves au niveau national, afin de réclamer de meilleures conditions de travail, et de faire entendre la colère des familles des victimes de l'industrie minière. La présence de ce sujet dans l’album était donc indispensable pour nous, au vu de son importance.



8. Comment définiriez-vous le style de Euch'Mau Noir ? En quoi votre approche du Raw Black Metal reflète-t-elle l’austérité et la brutalité de l’univers minier ?

La question sur le style est intéressante, puisque nous faisons indéniablement partie de la branche Raw Black Metal en effet. Cependant, c’est le suffixe que l’on y appose qu’il faut questionner. Déjà, je pense que l’on s'ancre dans notre époque avec la troisième vague. Sur l’aspect musical, on pourrait parler de black metal mélodique car on propose beaucoup de leads, parfois épiques. Sur l’aspect thématique nous sommes plus contrariés ! Surtout quand on nous prête des étiquettes. De politique, cette musique n’a rien - toutefois, on pourrait parler de Black historique, bien que nous ne faisions pas non pas un cours d’histoire. Pour ma part, je penche plus sur l’aspect culturel ; un Black métal régional, où l’on puise dans les maisons, les bals, les traditions, le folklore, les légendes, somme toute le peuple du Nord de France…



9. Les thèmes de multiculturalité et de solidarité sont abordés dans vos chansons. Comment retranscrivez-vous ces notions à travers vos compositions ?

En effet ces thèmes ont aussi une place importante dans l’album car ils font partie intégrante de l’histoire et du paysage du bassin minier. La reconstruction de la région après le passage des deux guerres qui ont lourdement impacté le Nord-Pas-de-Calais a pu se faire grâce à des milliers d’ouvriers immigrés d’Italie, de Pologne et d’Afrique du Nord notamment.



10. Votre musique a été qualifiée de « bruine » qui sublime en salissant. Était-ce un effet recherché dès le départ, ou est-ce quelque chose qui s’est imposé naturellement ?

L’aspect de bruine salissante est recherché dans la musique de Galibot. Elle matérialise un mal-être qui en appelle au corps, cette sensation poisseuse que parfois le climat du Nord nous donne à sentir. Mais c’est aussi la poussière, les roches grasses ou encore les muscles endoloris - c’est dans cette métaphore que Galibot essaye aussi de s’exprimer. Mais elle s’est aussi imposée d’elle-même en raison du son particulièrement raw de la démo, enregistrée à domicile, et dont nous avons voulu garder en partie l’ADN.



11. La mélancolie et la brutalité se croisent dans vos morceaux. Comment parvenez-vous à équilibrer ces deux émotions contradictoires dans votre écriture ?

Serait-elle contradictoire ? Peut-être peuvent-elles ici se compléter. Prenez les entretiens avec d’anciens mineurs que l’on peut trouver dans divers ouvrages et enregistrements ; c’est ce même paradoxe qui les anime, un travail de crainte, de douleur, de courage, mais aussi une nécessité ; il faut manger, il faut sustenter la famille, il faut vivre. Les mineurs s'inquiétaient que cette industrie qui pourtant les a fracassés vienne un jour à s’ébranler. Cette industrie infernale s’était la leur, mais ça serait celle de leur enfants, et petits enfants. Bien entendu qu’une vie meilleure leur eut été souhaitable, mais sans tenir cela pour acquis,
il y avait toujours la mine !




12. L’album Euch'Mau Noir inclut des rythmes mécaniques évoquant les machines des mines. Ces choix d’arrangements sont-ils inspirés par un désir de réalisme ou une métaphore artistique ?

Il y a une nécessité de métaphore. Nous aimons l’idée que le pouvoir de la musique commence là où s’arrête celui des mots. Au même titre que les archives et témoignages ne parviendront jamais à définir avec assez d’exactitude les sentiments, les sensations et émotions de ce travailleurs, les paroles n'auraient suffit à servir le propos. Ainsi la musique donne une couleur, une odeur, une rugosité, un souffle, une vibration qui sublime la voix.

 


13. Quelles ont été vos inspirations musicales pour cet album, qu’elles soient issues du Black Metal ou d’autres genres ?

Nous pensons que la France est une terre fertile pour le black métal. Nous avons tellement de bons groupes qui proposent des musiques et des concepts hors des sentiers battus. Car bien que le Black metal soit une question de tradition et de code, nous estimons qu’il est de bon ton d’être créatif et d’explorer, de nouveaux horizons thématiques et parfois de nouvelles sonorités. On adore les groupes tels que Ferriterium, Mütiilation, Time Lurker, Étoile Filante, Limbes ou encore Blut Aus Nord. Je trouve que la scène nantaise est particulière, particulièrement intéressante et pluridisciplinaire. Leur vision Black metal, va au-delà de la musique . Mais on regarde sur la carte du Nord, on peut citer Virgil avec qui nous avons un featuring sur cet album, ou encore SUP (anciennement Supuration), Tomb of Seth…



14. Votre démo Wallers-Arenberg a été très bien accueillie en 2022. Qu’avez-vous appris de cette première expérience en studio et comment cela a influencé Euch'Mau Noir ?

Cette expérience studio sous l’oreille passionnée et professionnelle de Julien nous a permis de faire mûrir les titres. En effet, l’album écrit comme tel à l’entrée du studio n’a rien à voir avec ce que l’on vous propose aujourd’hui. Surtout, nous avons été libérés de contraintes techniques, ce qui nous a permis d’être d’autant plus créatifs. Nous n’avions pas le bagage pour faire ressortir de ces chansons les effets attendus, car si Ingé son est un métier ce n’est pas pour rien. Une compétence extérieure était nécessaire pour nous faire prendre de la distance avec nos compositions mais aussi faire sonner notre musique.



15. Le clip officiel de Euch'Mau Noir joue un rôle important dans votre univers. Pouvez-vous nous parler de sa réalisation et de son esthétique ?


Le clip est construit comme un triptyque qui montre deux ères minières séparées par la tournant de la Grande Guerre - en effet, la chanson Les Nords explore ce Nord délabré, saccagé et malade qui doit se reconstruire. Ici les images d'archive soutiennent ces visages oubliés, tel le récit des petites gens de l’Histoire. A l’époque où le clip était en réflexion, je lisais Tous ceux qui tombent de Jérémie Foa, et qui retrace ces destins, ces visages de la Saint-Barthélemy. La volonté de l’auteur consiste à s’engouffrer dans les crevasses de l’Histoire pour rendre un hommage d’autant plus intime aux inconnus tombés sous les armes et les temps. Le clip officiel tente humblement d’en faire de même, avec ceux qui ont trépassé pour défendre, et ceux qui ont trépassé pour reconstruire; l’archive n’est pas juste une image d’un autre temps, c’est une empreinte, et ici de une empreint sang, peu importe l’origine.



16. Comment le public réagit-il à votre musique, en particulier aux thèmes sombres et historiques que vous abordez ?

Le public semble être touché par cette thématique, par les paroles. On nous dit avoir su rendre hommage avec justesse. On ignore si c’est une vérité absolue, du moins nous voulions que les gens du Nord y soient aussi sensibles que le reste de la France (voire du Monde dans une certaine mesure !). On peut retrouver dans chaque culture quelque chose de ce Nord infernal, et vice-versa. Nous sommes heureux de voir que les gens le saisissent !

 

17. La scène Black Metal française est en pleine ébullition. Où situez-vous Galibot dans ce paysage musical ?

Difficile de se situer car l’album n’est pas encore disponible dans son intégralité à l’heure où l’on écrit ces phrases. Mais une chose est certaine, c’est parce que cette scène française ne cesse depuis des années de nous chérir de groupes aussi curieux, intéressants, et parfois cultes, que nous parvenons aujourd’hui à écrire une musique qui respire les influences hexagonales. Il faut que cette ébullition ne cesse ; des choses de plus ou moins mauvais goûts paraissent, il est vrai, mais ce sont aussi des charnières de la création ; il faut créer, expérimenter, attiser cette curiosité qui rend le black metal non pas singulier mais pluriel.



18. Avez-vous déjà joué dans des lieux symboliques du bassin minier ? Si non, est-ce un projet que vous aimeriez concrétiser ?

Galibot n’a pas encore de concert à son actif. Des projets sont en préparation, mais nous n’en dévoilons pas plus à ce sujet pour l’instant. Ceci dit, le Nord propose des festivals dignent de ce nom, qui rendent au black metal ses lettres de noblesse, en une dimension d’autant plus atrabilaire ; je pense notamment au In Theatrum Denonium dans un Théâtre classé au patrimoine français, ou encore au Tyrant Fest aux chevalements du 9-9 bis de Oignies.



19. Votre musique raconte l’histoire des personnes humbles et des ouvriers. Envisagez-vous de continuer à explorer ce thème dans vos futurs projets ou d’élargir votre horizon thématique ?

Il existe bien des horizons à explorer avec cette thématique ! L’industrie a été un moteur d'enrichissement durant des siècles autour du globe, et encore aujourd’hui au Brésil, en Afrique du Sud, au Canada…



20. Quels sont vos objectifs pour les mois à venir, que ce soit en termes de tournées, d’écriture ou de nouvelles collaborations ?

La promotion de l’album est notre priorité.



21. Pour finir, si vous deviez décrire « Euch'Mau Noir » en trois mots, lesquels choisiriez-vous et pourquoi ?

Bruine - Poussière - Sombre ; le Nord dans ses jours les plus infernaux.

 


English

A big thank you to the Galibot group for the valuable time they dedicated to answering my questions!

With Euch'Mau Noir, Galibot delves into the depths of the Nord mining basin, uniting the brutality of Raw Black Metal with the poignant memory of the men, women, and children shaped by coal and consumed by labor.

On the occasion of the release of their album "Euch'Mau Noir," I invite you to discover their universe through my brief interview.

 

  1. Hello, let’s start this interview with this first question: The name Galibot refers to children sent into the mines. Why did you choose this term to represent your group?

Hello, thank you for this interview! Indeed, we chose this name with the idea that we are children of the mining basin. Although we do not know the laborious life of these children sent from a young age into the mine galleries, we are the descendants of this regional history.

 

  1. Your music is inspired by the social and historical realities of the Nord mining basin in France. What led you to explore this theme within Black Metal?

As previously mentioned, mining history is part of our daily lives, as we all three hail from Valenciennois. It mattered to us to bring this heritage to light, combined with our mutual attraction to black metal. We believe that this musical genre conveys particularly well the cold, fear, and misery known at that time. Black metal also allows for a blend of brutality, nostalgia, and emotion, especially through melodic riffs combined with a rhythm that can have industrial tendencies.

 

  1. The ch'ti dialect occupies a central place in Euch'Mau Noir. How important is it for you to highlight this linguistic heritage in your songs?

Indeed, both in the title of the album and in the lyrics of the songs, ch'ti is particularly present. This dialect, although increasingly less used over time, is also an integral part of the mining basin's heritage. A true regional language, we have all three heard our grandparents speaking in ch'ti, and we ourselves use patois expressions. Highlighting it in “Euch’Mau Noir” (which means “The Black Devil”) reflects both the old mining society, our history, and also a part of our daily lives.

 

  1. The sounds of turbines and the atmosphere of the mines are omnipresent in your music (on your first demo “Wallers-Arenberg”). How do you manage to integrate these sound elements to immerse the listener?

The idea is indeed to be immersed in the heart of the mine when listening to the album and even the demo. These elements are integrated in the intro and as interludes to place the listener directly into a cold and industrial atmosphere. But this is also expressed more subtly through very mechanical rhythms or incisive riffing.

 

  1. Your album Euch'Mau Noir is described as a “fresco” of life in the mining basin. How did you construct this musical narrative across the six tracks?

It is true that building an album is the result of thoughtful work and choices. Here, we wanted to create a saga of tableaux that draws from the darkness of that era, not with the intention of giving a history lesson, but rather a panorama; to speak of the scale of this industry, through which even animals were sent deep into the galleries, and of disasters that mourned families and social crises that arose from them, of the porous boundary between myth and reality with popular and religious festivities of Saint Barbara, and of wars that thrust men back into the mud. The result is an atmosphere so dark and raw, as if since the Industrial Revolution there had been no room for breath: innovation, production, aggression.

 

  1. The song Cheval de Fosse includes a feature with Julien Baquero from Virgil. How did this collaboration come about, and what did it bring to the track?

Julien is a friend, but this time he carries the banner of sound engineer on this album. We recorded at Minotaure Studio, in his quarters, and during the recording of this track, it appeared that one riff was too repetitive. Julien suggested we write a variation so that the song wouldn’t stagnate. While we were searching together for notes for a new musical phrase, Julien naturally came up with this riff. So why should it just be Thomas (the guitarist) who records it? The idea that Julien could also contribute to the album immediately appealed to us, leading to an unexpected feature.

 

  1. The Courrières disaster is a significant event mentioned in the track “Courrières.” Why was it essential for you to pay homage to this tragic episode in the album?

The Courrières disaster is one of the most significant and tragic events in mining history, the largest mining disaster in Europe. The Courrières mining company lost 1,099 miners during a dust explosion that ravaged three shafts in 1906. The search for survivors was quickly abandoned, with 14 miners finding their way out 20 days after the disaster. It is a tragedy that, after destroying hundreds of lives, led to a wave of protests and strikes nationally to demand better working conditions and to voice the anger of the families of the victims of the mining industry. The presence of this topic in the album was therefore essential for us, given its importance.

 

  1. How would you define the style of Euch'Mau Noir? In what way does your approach to Raw Black Metal reflect the austerity and brutality of the mining universe?

The question of style is interesting, as we undoubtedly belong to the Raw Black Metal branch indeed. However, it’s the suffix we attach to it that should be questioned. First, I think we are rooted in our time with the third wave. Musically, one could mention melodic black metal as we propose a lot of leads, sometimes epic. Thematically, we are more conflicted! Especially when we are assigned labels. There is nothing political about this music - however, one could speak of historical Black, although we do not intend to give a history lesson. Personally, I lean more toward the cultural aspect; a regional Black metal, drawing from homes, dances, traditions, folklore, legends, and ultimately the people of Northern France...

 

  1. Themes of multiculturalism and solidarity are addressed in your songs. How do you express these notions through your compositions?

Indeed, these themes also have an important place in the album as they are integral to the history and landscape of the mining basin. The reconstruction of the region after the ravages of two wars that heavily impacted Nord-Pas-de-Calais could only happen thanks to thousands of immigrant workers from Italy, Poland, and North Africa, among others.

 

  1. Your music has been described as “brume,” which elevates through dirtiness. Was this an effect sought from the beginning, or did it emerge naturally?

The aspect of dirty mist is indeed sought in Galibot’s music. It materializes a discomfort that appeals to the body, that sticky sensation that sometimes the Northern climate gives us. But it’s also the dust, the greasy rocks, or the sore muscles - it’s within this metaphor that Galibot also tries to express itself. However, it has also imposed itself due to the particularly raw sound of the demo, recorded at home, from which we wanted to retain part of its DNA.

 

  1. Melancholy and brutality intersect in your tracks. How do you manage to balance these two contradictory emotions in your writing?

Could it be contradictory? Perhaps they can complement each other here. Take interviews with former miners found in various books and recordings; it’s this same paradox that drives them, a work of fear, pain, courage, but also a necessity; one must eat, one must feed the family, one must live. Miners worried that this industry, which had shattered them, could one day waver. This infernal industry was theirs, but it would also belong to their children and grandchildren. Of course, a better life would have been desirable, but without taking it for granted, there was always the mine!

 

  1. The album Euch'Mau Noir includes mechanical rhythms evoking the machines of the mines. Are these arrangement choices driven by a desire for realism or an artistic metaphor?

There is a necessity for metaphor. We love the idea that the power of music begins where the power of words ends. Just as archives and testimonies can never accurately convey the feelings, sensations, and emotions of these workers, the lyrics alone would not suffice to serve the purpose. Thus, music gives a color, a smell, a roughness, a breath, a vibration that enhances the voice.

 

  1. What were your musical inspirations for this album, whether from Black Metal or other genres?

We believe that France is a fertile ground for black metal. We have so many good bands that offer music and concepts off the beaten path. Although Black Metal is a matter of tradition and codes, we think it’s good to be creative and explore new thematic horizons and sometimes new sounds. We love bands like Ferriterium, Mütiilation, Time Lurker, Étoile Filante, Limbes, and Blut Aus Nord. I find the Nantes scene particularly interesting and multidisciplinary. Their vision of Black Metal goes beyond music. Looking at the northern map, we can mention Virgil, with whom we have a feature on this album, or SUP (formerly Supuration), Tomb of Seth...

 

  1. Your demo Wallers-Arenberg was very well received in 2022. What did you learn from this first studio experience, and how did it influence Euch'Mau Noir?

This studio experience under the passionate and professional ear of Julien allowed us to mature the tracks. In fact, the album written as such at the entrance of the studio has nothing to do with what we are proposing today. Moreover, we were freed from technical constraints, which allowed us to be even more creative. We did not have the background to bring out the expected effects of these songs, because if sound engineering is a profession, it is for a reason. An external skill was necessary to help us distance ourselves from our compositions but also to make our music sound.

 

  1. The official video for Euch'Mau Noir plays an important role in your universe. Can you tell us about its production and aesthetics?

The video is structured as a triptych that shows two mining eras separated by the turn of the Great War - indeed, the song Les Nords explores this dilapidated, ravaged, and sick North that must rebuild itself. Here the archival images support these forgotten faces, much like the accounts of ordinary people in history. At the time the video was being conceptualized, I was reading Tous ceux qui tombent by Jérémie Foa, which traces these destinies, these faces from Saint Bartholomew’s Day. The author’s intention is to delve into the crevices of history to pay an even more intimate tribute to the unknowns who fell under arms and time. The official video humbly attempts to do the same, with those who perished to defend, and those who perished to rebuild; the archive is not just an image from another time, it’s an imprint, and here it is a bloody imprint, regardless of origin.

 

  1. How does the audience react to your music, particularly to the dark and historical themes you address?

The audience seems to be touched by this theme, by the lyrics. We’re told we have managed to pay homage accurately. We don’t know if this is an absolute truth; at least we wanted people from the North to be as sensitive to it as the rest of France (or even the world to some extent!). In every culture, something of this infernal North can be found, and vice versa. We are happy to see that people grasp it!

 

  1. The French Black Metal scene is thriving. Where do you place Galibot within this musical landscape?

It’s difficult to position ourselves because the album is not yet available in its entirety at the time we write these lines. But one thing is certain; it’s because this French scene has been cherishing us for years with such curious, interesting, and sometimes cult bands that we can write music today that breathes French influences. This thriving scene mustn’t stop; there are good and less good things that emerge, it is true, but they are also hinges of creation; we must create, experiment, and foster that curiosity that makes black metal not singular but plural.

 

  1. Have you ever played in symbolic venues of the mining basin? If not, is it a project you would like to realize?

Galibot has not yet performed any concerts. Plans are in preparation, but we won’t reveal more about it for now. That said, the North offers festivals worthy of the name, which restore nobility to black metal in an even more grievous dimension; I’m specifically thinking of In Theatrum Denonium in a theater classified as part of the French heritage, or the Tyrant Fest at the hoists of 9-9 bis in Oignies.

 

  1. Your music tells the story of humble people and workers. Do you plan to continue exploring this theme in your future projects or broaden your thematic horizons?

There are indeed many horizons to explore with this theme! Industry has been a driver of enrichment throughout centuries around the globe, and it continues today in Brazil, South Africa, Canada...

 

  1. What are your objectives for the upcoming months, whether in terms of tours, writing, or new collaborations?

Promoting the album is our priority.

 

  1. Finally, if you had to describe “Euch'Mau Noir” in three words, which would you choose and why?

Mist - Dust - Dark; the North in its most infernal days.


Liens :

https://www.facebook.com/profile.php?id=61567284970527

https://galibot.bandcamp.com/album/wallers-arenberg

https://galibot.bandcamp.com/album/euchmau-noir

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