INTERVIEW PAPY JEFF METAL 2025
NOTHING BUT REAL (Ere 2)
Depuis 2018, Nothing But Real (NBR) défie les codes du rock moderne en fusionnant cinématographie, hybridité musicale et narration immersive. Après une Ère 1 marquée par deux albums (Nothing but Real en 2020, Lost in the World en 2022) et une identité en constante évolution, le groupe parisien revient en 2025 avec une Ère 2 radicale : un son retravaillé et une scénographie théâtrale autour des Sentinelles.
1. Bonjour Tom, Après sept ans d’existence et l’annonce d’une « Ère 2 », comment décririez-vous la renaissance de Nothing but Real ?
Je t’avoue que cela n’a pas été de tout repos et que j’ai eu envie de jeter l’éponge et passer à autre chose mais j’avais cette petite voix intérieure présente dès le début en 2017 qui me disait de renouer avec ce que j’avais en tête.
C’est une reconstruction lucide. J’ai démonté la maison pierre par pierre pour remettre des fondations : sens, exigence, cohérence entre son, visuel et récit.
L’Ère 2, c’est moins de compromis, plus d’âme. On assume l’hybride, la dramaturgie, le masque et le mythe.
2. Qu’est-ce qui vous a poussés à retravailler Lost in the World et en proposer une version Rebirth (Sortie le 17 Octobre 2025) ?
Après les départs de Victor et Eghan j’ai repris les bases du projet avec un nouveau line up et nous avons enregistré un nouvel EP début 2024. Un gros projet dont je ne peux pas encore te parler mais cela viendra en 2026.
On venait de finir d'enregistrer tous les instruments en studio et on n’a pas réussi à aller au bout du processus d’écriture des voix et des paroles. Quelque chose ne fonctionnait plus. Donc il a été décidé de stopper la collaboration avec Hanta, la chanteuse lead.
A partir de là, le champ des possibles était open et comme la version de 2022 ne correspondait pas à ce que j’avais en tête, j’ai très vite annoncé à l’été 2024 qu’on referait l’album et le chant pour enclencher cette renaissance. On avait fait avec un budget et j’ai fait des concessions pour que cela plaise aux autres membres mais je ne voulais pas arriver avec une suite sans cohérence musicale et vocale.
3. Le line-up a beaucoup évolué depuis 2018. Comment ces changements humains ont-ils influencé votre son et votre énergie ?
Les changements n’ont pas influencé le son. Alors évidemment chaque musicien apporte sa patte, le jeu n’est pas tout à fait le même mais globalement j’ai les idées très claires sur ce que j’entends entre la section rythmique, le restes des instruments.
Et maintenant j’ai une équipe pro qui a compris l’univers narratif, le son, en bref la vision.
Mais il y a eu des hauts et des bas comme dans beaucoup de groupes. Ce n’est pas facile d’assumer son rôle de lead parce que tu veux satisfaire un peu tout le monde. Au final la nouvelle équipe a l’habitude d’avoir un chef de d’orchestre car ils le sont dans leurs propres projets donc c’est hyper simple pour tout le monde et ça ne veut pas dire qu’il y a un dictateur attention. Des fois les groupes oublient ça. Donc quand tu me parles d’énergie, elle provient d’une unité. Et là on a une grosse dose d’énergie au sein de l’équipe.
4. Le concept des Sentinelles et de Sakar est au cœur de votre univers. Comment est née cette mythologie et comment se renouvelle-t-elle aujourd’hui ?
Entre 2016-2017 j’accumulais des morceaux qui me semblaient ne pas coller avec le groupe que j’avais, Twisted Oaks. Alors en 2017, j’ai eu l’idée d’un concept à partir d’un point d’interrogation comme balafre sur le visage parce que j’étais perdu.
C’est aussi ce qui m’a inspiré l’avatar de Sakar et de la dualité qui anime les créatures humaines. En gros si un extraterrestre débarquait sur Terre et comprenait ce qui se passe il se dirait qu’on est complètement barje.
J’avais envie que NBR ne soit pas seulement un groupe, mais une mythologie visuelle.
J’ai personnifié les vilains qui représentent des traits de caractères que nous rencontrons tous autour de nous et sans coller totalement aux 7 péchés capitaux : la colère, le mensonge, la manipulation, …
Je voulais réaliser un rêve de gosse, créer un univers visuel inspiré des influences comics et du cinéma, autour de cette dualité, du noir/blanc, de la lumière/obscurité… que j’ai du mal à comprendre parfois dans certaines rencontres qui te surprennent… en mal au moment où tu ne t’y attends pas.
Le fait de revenir à l’idée d’origine et d’être masqués me permet d’aller au bout de la création du Lore avec Sakar, les Sentinelles, l’Oracle et les vilains qui influencent les créatures humaines. Parce que l’idée c’est de proposer une mise en scène visuelle avec de l’interaction pour le public. J’ai une idée ambitieuse dessus qui serait vraiment cool selon les scènes.
Cela dépendra évidemment des moyens techniques des organisateurs.
5. Quelle importance accordez-vous à la narration dans vos albums, presque comme un film sonore ?
C’est très important car c’est l’essence du groupe, même si ce n’est pas toujours simple. Entre nos expériences en tant que membres du groupe, celles de nos proches ou ce qu’on voit.
C’est raconter des choses réellement vécues à travers des personnages fictifs qui sont des véhicules d’émotions. Donc c’est un processus de digestion lent ahah.
Je crois en la rédemption, le fait qu’on peut devenir meilleur mais parfois j’ai du mal à piger ce qui anime mes congénères. Donc je les ai personnifiés en vilains, comme s’ils étaient à côté de nous. Des sortes « Jiminy crickets » maléfiques qui nous influencent.
La narration c’est hyper important et le sera encore plus sur la suite qu’on travaille actuellement.
6. Vous revendiquez une identité « Cinematic Hybrid Rock ». Comment définiriez-vous ce style à quelqu’un qui ne vous connaît pas encore ?
Tu prends un grand verre à cocktail et une baguette de batterie. Tu brasses des années d’écoute de musiques tellement variées allant du rock, métal, pop, électro et bande originale de films et d’animé. Tu mixes. Ensuite tu ajoutes 3 bonnes cuillères à soupe d’illustrations et de visuels aux influences de comics et de gaming. Tu presses un jus d’insomnie créative préparé en avance à 3h du mat. Tu frappes le tout énergiquement. Et tu passes pour filtrer le tout et tu ajoutes une larme de tabasco.
7. La production de Bertrand Poncet apporte une couleur moderne et puissante. Qu’avez-vous appris en travaillant avec lui ?
Déjà pour te donner un peu de contexte. J’ai rencontré Bertrand et Clément Baysse, par la même occasion, au studio de l’Orangerie en début d’année 2024 pour la suite. Un gros projet...
Je voulais faire un enregistrement et allier la force des vrais instruments avec le numérique. C’est aussi ça l’hybride pour moi.
En bossant avec Bertrand j’ai surtout appris le process des voix. C’est devenu très fluide car on s’est vite compris. J’ai vu sa vitesse d’exécution et… comment dire… par moment on n’avait presque pas besoin de parler, juste de marmonner pour se dire « ouais là il faut ça » ou des fois Bertrand disant « là il manque un truc ».
Ah si j’ai appris que quand tu reprends des pistes brutes enregistrées ailleurs en fait c’est un taff monstrueux. Donc je remercie Bertrand parce que le résultat n’est pas juste un coup de polish mais c’est vraiment une nouvelle vie qui colle parfaitement à ce que j’imaginais pour cet album.
J’ai hâte de bosser la suite parce qu’on a déjà tout enregistré avec Clément et maintenant ce sera avec Bertrand. Bref j’ai appris à bosser avec des pros.
8. DOOM ouvre la voie à cette nouvelle ère. Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre si massif et orchestral ?
On peut donner plein de sens à DOOM selon son vécu et c’est ça l’idée. Pour moi c’est vraiment le morceau de la déconstruction, de la fatalité qui s’abat. Ce qui m’a inspiré le texte c’est le processus d’avoir raté quelque chose avec ce que tu as connu avant et le fait de devoir enterrer cette partie de l’ancien Nothing but Real pour que l’autre version, celle que j’avais écartée, renaisse. C’est que je dis quand j’ai écrit par exemple «You call it broken party, lost in time ». C’est comme si j’avais deux moi. L’un qui avait du mal à accepter que c’est fini et l’autre qui poussait à tout péter pour refaire. Je ne sais pas si tu captes ?
9. Vos influences (Hans Zimmer, Muse, Linkin Park, Bring Me The Horizon) sont très diverses. Comment les transformez-vous pour garder une identité unique ?
Franchement nous ne réfléchissons pas. Le nombre d’influences rock, metal, pop, électro, anime… serait tellement longues. C’est la magie du cerveau humain ahaha. C’est 30 ans voire plus, d’écoute de musique. Je crois qu’il n’y a pas une journée où on n’écoute pas du son dans le groupe. Donc c’est très instinctif et le connecteur c’est le son du groupe principalement initié autour des sons de guitares et de basse. D’abord avec la guitare parce que ça a commencé comme ça et puis mon process a évolué.
Maintenant je pars de la basse ou du clavier. La batterie et la guitare viennent après.
10. On parle souvent de vos racines manga, comics et cinéma. Quelle place gardent ces références dans votre processus créatif ?
Souvent quand j’ai une idée de morceau cela part d’une émotion.
Et cette émotion je la raccroche naturellement à un des personnages de l’univers que ce soit la colère, le mensonge… bref un des vilains, ou des choses plus « fun » avec Sakar ou une sentinelle.
En même temps il y a souvent un titre qui émerge avec des bribes de textes. Tout ça pour te dire que quand tu as regardé des animés, lu des comics, regardé bon nombre de films variés et écouté par la même occasion des BO, ça a naturellement créé un pète au casque qui fait que tu connectes les trois : le visuel, la musique et l’émotion.
11. Comment avez-vous construit le lien entre musique et personnages fictifs (Shadow, Red Fire, Scars Crow…) ?
Comme le Lore de NBR traite de la dualité, de la contradiction des humains, j’avais une sorte de chevalier blanc, Sakar (bon il n’est pas si blanc que ça en vrai), et des antagonistes.
En fait c’est venu très naturellement dès la première année. Il a juste fallu le temps et l’argent pour poser les personnages, trouver Flow du Chromatorium Music qui a vite compris le délire avec mes croquis ou concepts. Il y a des morceaux directement connecté à des émotions et des vilains.
Pour ceux que ça intéresse tout est sur le site web
https://www.nothingbutreal-theband.com/
12. La scène est un élément clé de votre projet. À quoi peut-on s’attendre en live avec cette nouvelle ère ?
Et bien selon les moyens des organisateurs l’idée est de faire vivre une expérience visuelle et sonore sur scène. Cela ne dépend pas que de nous. J’ai plein d’idées de mise en scène et un concept que je kifferai faire et ambitieux ahaha. Plus on sera écouté, plus on attirera l’œil des programmateurs et nous aurons l’occasion de développer le show. Parce que c’est un sacré investissement tu imagines bien.
Ah et retrouver Sakar au merch par exemple. On l’a déjà fait au festival No Limit Cars N Bikes à Tancrou ça a fait son effet.
13. Quels souvenirs gardez-vous de vos débuts ?
C’était très marrant. Le rec de « Don’t you Know » et de « Noisy Mind » chez Augustin de Big Foot Studio. On a bien rigolé. Les rencontres avec le public ça c’est vraiment cool, notamment quand tu es dans une soirée avec des gens très cool.
14. En quoi les changements internes ont-ils été un frein… ou une opportunité ?
Alors un frein sur le temps oui, parce que c’est toujours chiant de perdre du TEMPS quand tu as les idées et tu ne peux pas tout faire tout seul.
Et même si j’ai les idées, que j’écris les choses c’est cool de voir comment les autres réagissent, s’approprient le truc et proposent leurs touches. C’est ça un groupe.
Le vrai frein était nécessaire et c’est vite transformé en une opportunité d’assumer complètement le nouveau Nothing but Real. Repartir de zéro avec une équipe qui croit à l’univers c’était la meilleure chose à faire car il fallait retrouver cette cohérence entre musique, imagerie et storytelling.
15. Comment vivez-vous le regard des fans qui vous suivent depuis vos débuts, parfois avec impatience entre deux albums ?
On a des fans ?!?
Tu sais ce que c’est. Plus un groupe tourne, plus il est écouté, plus il est motivé à proposer des choses. Pour NBR si on n’avait pas pris le temps de faire ça on n’en serait pas là. On a rongé notre frein évidemment, et encore plus parce que le petit frère arrive après Lost in the World Rebirth.
Donc je ne sais pas vraiment ce qu’ils en pensent. On ne nous a rien dit ahah.
On a vraiment des fans ?!?
16. On sent un équilibre entre fragilité et puissance dans vos morceaux. Est-ce un reflet de vos propres vies ?
Complètement…
17. L’industrie musicale est saturée de groupes hybrides. Comment faites-vous pour rester singuliers ?
On fait juste ce qu’on aime avec sincérité et de façon spontanée. On ne cherche pas à être singuliers car ce n’est pas ça l’essence du projet.
18. Si vous deviez définir Nothing but Real en une image, une métaphore, quelle serait-elle ?
Là c’est chaud…
19. Enfin, qu’espérez-vous que l’auditeur retienne de Lost in the World Rebirth ?
Pour ceux qui connaissaient l’avant, j’espère qu’ils y voient un renouveau, presque une rupture intéressante et qu’ils ont été plus immergé.
Pour ceux qui nous découvrent j’espère qu’ils ont voyagé sur des bandes sonores, qu’ils ont pu ressentir des vibrations et justement ce que tu as un peu dit, de la fragilité, de la puissance entre la musique, les mélodies et les textes.
20. Pour terminer, le mot de la fin…
En vrai ça passe ?
Liens :
https://nothingbutreal.bandcamp.com/
https://www.nothingbutreal-theband.com/linktree/
https://bfan.link/lost-in-the-world-2
Conclusion
Nothing But Real n’est pas qu’un groupe : c’est un univers en expansion, où chaque note, chaque personnage, chaque visuel s’emboîte pour créer une expérience totale. Après des années de silence relatif et de mutations internes, l’Ère 2 semble marquer un tournant décisif, celui d’un collectif assumant pleinement son ambition transmédiatique.
Entre l’héritage du rock progressif, l’audace de l’électro, et la grandeur du cinématographique, NBR joue sur un terrain miné : celui des attentes immenses de ses fans historiques, tout en devant séduire un public plus large. Une chose est sûre : avec Lost in the World Rebirth, le groupe ne se contente plus d’observer la dualité humaine… il l’incarne, la déchire, et en fait une œuvre. Et ça, c’est du rock.
Remerciements
Un immense merci à Nothing But Real pour cette interview et leur temps.
Longue vie aux Sentinelles et à leur Oracle ! Longue Vie à Nothing But Real !
Interview In English
INTERVIEW PAPY JEFF METAL 2025
NOTHING BUT REAL (Era 2)
1. Hey Tom, after seven years of existence and the announcement of “Era 2,” how would you describe Nothing But Real’s rebirth?
Honestly? It hasn’t been easy. There were moments I wanted to throw in the towel and walk away. But that inner voice, the one that’s been with me since day one in 2017, kept whispering: “Go back to what you truly envisioned.”
This rebirth is a conscious reconstruction. I tore the whole thing down, stone by stone, to rebuild from the ground up: meaning, integrity, and total alignment between sound, visuals, and story.
Era 2 means fewer compromises. More soul. We fully embrace the hybrid nature, the drama, the masks, and the myth.
2. What drove you to rework Lost in the World and release a Rebirth version (out October 17, 2025)?
After Victor and Eghan left, I rebooted the project with a fresh lineup and we recorded a new EP early 2024, a massive undertaking I can’t reveal yet, but it’s coming in 2026.
We’d just finished tracking all instruments in the studio… but the vocal writing and lyrics hit a wall. Something was off. So we made the hard call to part ways with Hanta, our lead vocalist.
That opened the floodgates. The 2022 version no longer matched my vision, so by summer 2024, I announced we’d redo the entire album, vocals included, to truly ignite this rebirth. The original was made on a shoestring budget, with compromises to please others. But I refused to release a sequel that lacked musical and vocal cohesion.
3. The lineup has shifted dramatically since 2018. How have these human changes shaped your sound and energy?
The core sound hasn’t changed. Sure, every musician leaves their mark, their touch, their phrasing, but I’ve always had a razor-sharp vision for the rhythm section, the textures, the layers.
Now, I’ve got a pro team who gets the narrative universe, the sonic identity, the full vision.
Of course, there were highs and lows, like in any band. Leading isn’t easy when you’re trying to please everyone. But this new crew? They’re used to being conductors in their own projects, so they understand leadership without dictatorship. That unity? That’s where the real energy comes from and right now, we’re overflowing with it.
4. The mythos of the Sentinels and Sakar lies at the heart of your world. How was this mythology born, and how is it evolving today?
Back in 2016-2017, I had songs that didn’t fit my old band, Twisted Oaks. So in 2017, I birthed a new concept, starting with a question mark carved like a scar across the face… because I was lost.
That became Sakar: an avatar of human duality. Imagine an alien landing on Earth, watching us, and thinking, “These creatures are utterly insane.”
I didn’t just want a band, I wanted a visual mythology.
I personified the “villains” not as the Seven Deadly Sins, but as real human traits we all encounter: rage, deceit, manipulation…
It was a childhood dream: to fuse comic books, cinema, and that eternal clash of light vs. shadow, black vs. white, especially when people surprise you in the worst way, at the worst time.
Returning to masks and the original vision lets me fully flesh out the Lore: Sakar, the Sentinels, the Oracle, and the villains who whisper in human ears. My ultimate goal? A live show with immersive storytelling and audience interaction. I’ve got an ambitious stage concept, if the venues can handle it.
5. How vital is storytelling in your albums, almost like a cinematic soundscape?
It’s everything. It’s the soul of Nothing But Real. We channel real-life experiences, ours, our loved ones’, the world’s, through fictional characters who carry raw emotion. It’s a slow, alchemical process… laughs.
I believe in redemption, in becoming better. But sometimes, I just can’t fathom what drives people. So I gave those forces faces: villains walking beside us, like twisted Jiminy Crickets poisoning our choices.
Narrative isn’t just important, it’s essential. And it’ll be even more central in what we’re crafting now.
6. You proudly claim the label “Cinematic Hybrid Rock.” How would you define that to someone new to your sound?
Grab a cocktail glass and a drumstick.
Pour in decades of rock, metal, pop, electro, film scores, and anime soundtracks.
Stir violently.
Add three heaping spoonfuls of comic-book visuals and gaming aesthetics.
Squeeze in juice from a 3 a.m. insomnia-fueled creative session.
Shake like hell.
Strain it all through a mesh of raw emotion…
Then drop in one tear of Tabasco for that final bite.
That’s Cinematic Hybrid Rock.
7. Bertrand Poncet’s production brings a modern, powerful edge. What did you learn working with him?
Context first: I met Bertrand and Clément Baysse, at L’Orangerie Studio early 2024 for our next big project.
I wanted real instruments fused with digital precision. That’s the hybrid.
With Bertrand, I mastered vocal production. We synced instantly, sometimes just grunting “yeah, that’s it” or him saying, “something’s missing here.” No words needed.
And I learned this: reworking raw tracks recorded elsewhere? Brutal work. So massive respect to Bertrand, he didn’t just polish it. He breathed new life into it, perfectly matching my vision.
Can’t wait for the next phase. We’ve already tracked everything with Clément, now it’s Bertrand’s turn. Working with true pros? Game-changer.
8. “DOOM” kicks off this new era. What lies beneath such a massive, orchestral track?
“DOOM” means different things to different people and that’s the point. For me? It’s destruction before rebirth. It’s the weight of failure, the funeral of the old Nothing But Real.
Lines like “You call it broken party, lost in time”? That’s me split in two: one part grieving what’s gone, the other screaming, “Burn it all, so the true vision can rise.”
You feel that?
9. Your influences, Hans Zimmer, Muse, Linkin Park, Bring Me The Horizon, are wildly diverse. How do you fuse them into something uniquely yours?
We don’t overthink it. The list of influences, rock, metal, pop, electro, anime, is endless. It’s 30+ years of sonic obsession. Music plays in our heads 24/7.
It’s instinctive. The glue? Our signature sound, built first on guitar, now often starting with bass or keys, then drums and guitar layered on top.
The brain does the alchemy. We just channel it.
10. Manga, comics, and cinema are often cited as your roots. How do these shape your creative process?
It always starts with emotion.
That emotion links to a character, maybe Red Fire’s rage, Shadow’s deceit… one of the villains, or Sakar’s chaotic hope.
A title emerges. Fragments of lyrics follow.
Because when you’ve devoured anime, comics, films, and scores your whole life? Your mind explodes, connecting visuals, sound, and feeling into one living entity.
11. How did you forge the bond between music and fictional characters (Shadow, Red Fire, Scars Crow…)?
The NBR Lore is about human contradiction. So I created Sakar, the flawed “white knight” and his dark opposites.
It flowed naturally from Year One. It just took time (and cash) to bring them to life. Shoutout to Flow from Chromatorium Music, he saw my rough sketches and got it instantly.
Certain tracks are direct channels to specific villains and emotions.
(And yes, everything’s on our site: nothingbutreal-theband.com )
12. Live performance is core to your vision. What can fans expect from this new era on stage?
It depends on the venue’s resources, but the dream is a full sensory ritual: sound, light, myth, and movement. I’ve got an ambitious stage concept I’m dying to unleash.
The more people listen, the more festivals will notice, and the closer we get to that full vision. (It’s expensive as hell, but worth it.)
Oh, and keep an eye out for Sakar at merch. We debuted him at No Limit Cars’N Bikes in Tancrou… and yeah, it hit.
13. What memories stand out from your early days?
Pure chaos and joy. Recording “Don’t You Know” and “Noisy Mind” with Augustin at Big Foot Studio? Nonstop laughter. And those early crowd connections, especially at intimate shows with killer people? Magic.
14. Were internal changes a setback… or an opportunity?
A setback in time, sure, losing momentum sucks when you’ve got the vision but not the hands to build it alone.
But collaboration is everything. Hearing how others interpret, twist, and elevate the material? That’s the beauty of a band.
Truth is: that “setback” became necessary. It forced us to rebuild with a team who believes, and finally achieve total unity between music, image, and story.
15. How do you feel about fans who’ve followed you since the beginning, waiting, sometimes impatiently, between albums?
Wait… we have fans?! laughs
Seriously, momentum feeds motivation. If we hadn’t taken this time, we wouldn’t be here. We’ve been biting our tongues, especially with the little brother album coming after Lost in the World Rebirth.
Honestly? I have no idea what they think. No one’s told us…
Do we actually have fans?!
16. There’s a haunting balance of fragility and power in your music. Is that a mirror of your own lives?
Absolutely.
17. The music scene is flooded with “hybrid” acts. How do you stay distinct?
We don’t try to be unique. We just create honestly, instinctively, and without calculation. Authenticity is the only compass.
18. If you had to define Nothing But Real in one image or metaphor, what would it be?
…Damn. That’s a hard one.
19. Finally, what do you hope listeners take away from Lost in the World Rebirth?
For longtime listeners: I hope they feel a bold rebirth, a rupture that pulls them deeper into the myth.
For newcomers: I hope they’re swept into a cinematic journey, feeling every vibration, fragility, fury, melody, truth.
20. Last words?
…Does this even work?
Links:
https://nothingbutreal.bandcamp.com/
https://www.nothingbutreal-theband.com/linktree/
https://bfan.link/lost-in-the-world-2
Conclusion
Nothing But Real is more than a band: it's an expanding universe, where every note, every character, every visual fits together to create a total experience. After years of relative silence and internal mutations, Era 2 seems to mark a decisive turning point, that of a collective fully assuming its transmedia ambition.
Between the legacy of progressive rock, the boldness of electro, and the grandeur of the cinematic, NBR plays on a mined field: that of the immense expectations of its long-time fans, while having to seduce a broader audience. One thing is sure: with Lost in the World Rebirth, the band no longer just observes human duality… they embody it, tear it apart, and make it into a work of art. And that's rock.
Acknowledgments
A huge thank you to Nothing But Real for this interview and their time.
Long live the Sentinels and their Oracle! Long live Nothing But Rea!



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