Interview Titan - "Lacrimæ Mundi"


Depuis 1986, Titan trace sa route dans le heavy metal français, mêlant énergie brute, riffs incisifs et textes en français. Près de quarante ans après leur album éponyme culte, le groupe revient avec Lacrimæ Mundi, prévu le 31 octobre 2025 chez Adipocere Records. Porté par une formation rajeunie, menée par le nouveau chanteur Peio Cachenaut et le guitariste fondateur Sébastien Blanc, Titan allie héritage et modernité pour offrir un album solide, prêt à conquérir les scènes.



1- Bonjour, Lacrimae Mundi signifie « Les Larmes du monde ». Pourquoi ce titre si évocateur, et en quoi reflète-t-il les thèmes de l’album ?

P.C. L’expression Lacrimae Mundi apparaît dans le film Excalibur, de John Boorman, qui évoque les légendes arthuriennes. Dans le film elle évoque une double notion très intéressante : la mort de la magie d’une part, et l’avènement d’une nouvelle ère d’autre part, en l’occurrence la fin du paganisme et l’ascension du christianisme. Nous décalons le cadre et le débarrassons de son imagerie fantasy médiévale et arthurienne, qui ne nous a jamais intéressés dans le cadre de Titan, pour l’inclure dans un contexte beaucoup plus contemporain. Mais l’idée reste la même : à travers ce titre, on évoque le désenchantement du monde, qui est devenue une notion de sciences sociales sous la plume de Max Weber, et aussi une sorte d’apocalypse, peut-être plutôt des apocalypses d’ailleurs. Donc l’avènement d’un monde nouveau, dont personne ne sait vraiment de quoi il sera fait. Le titre du morceau d’ouverture, Apophénies, appuie là-dessus aussi : en psychiatrie, sans rentrer dans les détails, l’apophénie précède l’apocalypse. Tout ça traduit une vision inquiète des changements en cours, dont l’album se veut le témoin.

 



2- L’album est décrit comme un voyage dystopique. S’agit-il d’une vision fictionnelle ou d’un commentaire sur l’état du monde ?

P.C. Définitivement un commentaire sur l’état du monde plutôt qu’une vision fictionnelle. Même si on peut à l’occasion s’appuyer sur des textes un peu « narratifs » (dans le sens où ils ont une structure de conte, ou de fable) et des références qui peuvent puiser dans la fiction ou la mythologie, c’est toujours dans le sens d’une allégorie portant sur un sujet très concret et contemporain. Cela a toujours été la façon de procéder de Titan, depuis le premier album. Lacrimae Mundi n’est pas du tout un concept album à la The Wall de Pink Floyd ou Operation Mindcrime de Queensrÿche, par exemple, qui raconterait une histoire de A à Z en mettant en scène des personnages. Si concept il y a, et j’espère que c’est le cas, il se dégage du fil conducteur commun à tous les morceaux, qui sont par ailleurs tous indépendants les uns des autres. Il y a vraiment un côté constat inquiet sur l’état du monde dans nos textes, c’est vraiment cette orientation qui guide notre écriture. Si nous ne sommes pas fortement préoccupés par un thème donné, c’est qu’il n’a pas vraiment vocation à faire l’objet d’un texte. Il faut que cela nous tienne à cœur, voire nous obsède.

 


3- La pochette a été conçue avec Frédéric Steinmetz. Comment s’est déroulée cette collaboration pour en faire le miroir graphique de l’album ?

P.C. On a commencé à discuter avec Frédéric en amont de l’enregistrement de l’album ; nous avions cependant des maquettes très au point à lui faire écouter. Il s’est donc imprégné en premier lieu de la musique, puis des textes, pour saisir la couleur de l’album. Puis nous avons discuté plus concrètement de l’artwork : l’idée générale de l’illustration vient de nous, mais il nous a aidés à l’affiner, et il a apporté un tas d’idées de son cru (comme les drones qui contrôlent les personnages présents sur le visuel, par exemple). Pour l’aider à saisir plus précisément ce que nous avions en tête, on a pu évoquer des influences très concrètes, comme celle de Jim Starlin, qui est un dessinateur américain qu’il adore. Son psychédélisme noir et cosmique imprègne indéniablement l’artwork, qui a un côté BD très assumé. Nous aimons le fait que l’artwork en lui-même raconte une histoire, celle qui se dégage de manière implicite de l’album ; il y a des références à tous les morceaux dans cette illustration. C’est le premier travail de la sorte pour Frédéric, qui vient de la BD à l’origine, et l’expérience lui a beaucoup plus. J’espère qu’il aura l’occasion de s’exprimer à nouveau dans ce champ.

 

4. Après Palingenesia (2021), quelle était la plus grande pression pour ce nouvel opus : satisfaire les fans historiques ou vous surpasser artistiquement ?

S.B. Je dirais qu'il n'y a eu que de la pression positive. Cela avait été plus compliqué avec Palingenesia. Notre ambition est de composer des morceaux denses et intéressants, catchy mais pas putassiers, et de poursuivre dans notre volonté de sculpter notre identité (ce qui est loin d'être évident avec seulement trois albums studio depuis 1986 et trois line-ups différents !)

 Qu’ils ne le prennent pas pour un manque de respect, mais nous ne cherchons pas forcément à satisfaire les fans de la première heure. Bien sûr, nous serons ravis s'ils apprécient nos nouveaux morceaux, mais nous n'avons aucune  envie de nous contraindre à l'auto-parodie. Nous n’avons pas renié nos origines, ce sont nos fondations.

 

5. Avec l’arrivée de Peio Cachenaut au chant, comment la dynamique du groupe a-t-elle changé ? Comment abordez-vous le répertoire historique et les nouvelles compositions ?

S.B. C'est un "miracle" que Peio ait accepté d'intégrer le groupe. Je ne vois pas quel autre chanteur, du moins en local, nous aurait permis de poursuivre légitimement l'aventure Titan. Cela n'aurait eu aucun sens si nous n'avions été capables de reprendre les anciens titres, et/ou si nous avions décidé de composer dans un registre totalement différent, et/ou en langue anglaise.

 Peio s'est remarquablement approprié les morceaux de Patrice, avec sa signature vocale, mais tout en respectant l'esprit original. Les premières répétitions avec lui nous ont bluffés.

 Quant aux nouveaux titres, son apport est génial. C'est déjà un excellent mélodiste. Titan a de tous temps porté une attention particulière aux textes. Peio à beaucoup de choses intéressantes à raconter, et je trouve qu'il en parle avec grand talent. Il a eu la gentillesse de me laisser m'exprimer sur trois titres.

 

6. Plusieurs membres ont rejoint ou quitté le groupe récemment. Comment ces changements ont-ils influencé l’écriture et la dynamique du groupe ?

S.B. Cela a été assez fluide. Il a fallu réadapter les anciennes parties de basse, Loïc ayant un style de jeu très différent de celui de Pascal Chauderon. Un travail vraiment intéressant à effectuer au demeurant ! Loïc vénère Steve Harris, et cette technique "matche" finalement très bien avec Titan.


 Quant à Romain, à l'image de Peio, il a pris le relai avec brio. Comme souvent dans les groupes de Metal, ce sont les guitaristes qui proposent des trames plus ou moins avancées. Nous avons chacun nos influences et nos processus de création, mais nous sommes très complémentaires. Par ailleurs, les arrangements se font en commun, chaque membre du groupe a son mot à dire, et tout le monde est à l’écoute.


 Cela nous permet de proposer avec  Lacrimæ Mundi un album qui nous semble à la fois varié et homogène.

 

7- Quel message souhaitez-vous transmette à travers Lacrimae Mundi, qui mêle dystopie et actualité ?

P.C. Il ne me semble pas que l’on puisse dire qu’il y a un « message » à proprement parler qui se dégage de l’album ; ce n’est pas tellement notre approche. On ne voudrait pas sembler donner des leçons ou passer pour des directeurs de conscience. Je dirais plutôt que l’on cherche à susciter une réaction, presque à provoquer l’auditeur, d’une certaine façon. Cette réaction, on la veut aussi viscérale et intense que possible, en accord avec notre musique. Ensuite, à lui de se débrouiller avec ce que l’on propose ! Ceci étant dit, il y a quand même des choses un peu évidentes qui se dégagent de l’album, c’est indéniable, comme cette fibre dystopique effectivement, ou apocalyptique au sens large : elle reste connectée à l’actualité et à ce que cela fait naître en nous, en tant qu’individus et en tant que musiciens. Lier cette actualité aux « avertissements » livrés par des auteurs visionnaires comme Aldous Huxley (que nous citons) nous semble salutaire, voire indispensable.

 

8. Le son de Titan évolue-t-il sur cet album ? Y a-t-il de nouvelles influences musicales ?

S.B. Le son est dans la lignée de Palingenesia, ce qui est assez logique dans la mesure où nous avons fait appel au même ingénieur du son, Paxkal Etxepare. Cela peut paraître anodin, mais à l'exception d'un titre en drop D, nous persévérons à utiliser un accordage standard. Cela influence clairement le son de l'album qui possède indéniablement une couleur traditionnelle.

 En termes de composition, je dirais que nous sommes dans la continuité avec toutefois des influences plus Thrash dans certains riffs, et une approche vocale un peu différente (Peio étant plus fan de Mike Patton ou Bruce Dickinson que d'Udo Dirkscheinder). Il y a en tout cas de la diversité car nous ne voulions absolument pas d'un album linéaire.

 

9. Sébastien, en tant que dernier membre fondateur, quel est votre secret pour maintenir la flamme de Titan à travers les années et les changements ?

S.B. Je n'ai pas de secret, simplement de la chance de faire partie de ce collectif. Les choses se sont faites progressivement et naturellement. Quand nous avons repris l'aventure Titan en 2016, je ne pensais pas pouvoir prendre autant de plaisir. Des musiciens sont partis, d'autres sont arrivés, mais le groupe à toujours réussi à rebondir.

 Titan représente quelque chose pour un certain nombre de personnes semble-t-il. Alors c'est tant mieux si nous pouvons tous ensemble passer du bon temps (c'est un euphémisme en ce qui nous concerne).

 

10. Comment la nouvelle formation s’est-elle soudée pour les concerts, notamment après un événement comme le Hellfest 2022 ?

S.B. Quel souvenir ! C'était magique, n'en déplaise aux détracteurs de ce festival. Nous y avons été merveilleusement reçus, tant par l'orga que par le public.

 Pour en revenir plus directement à ta question, l'aspect humain est très important chez Titan. C'est même la base. Nous nous entendons très bien. Fondamental pour la cohésion !

 Par ailleurs, pour expliquer un peu notre façon de fonctionner : nous avons un minimum d'exigences techniques pour nous produire. Nous nous investissons beaucoup dans ce groupe, et faisons tout pour que ce travail soit correctement restitué sur scène, pour nous et pour le public. Un ingénieur du son nous suit sur toutes les dates, il fait intégralement partie de l’équipe.
 Dans ces conditions nous prenons généralement beaucoup de plaisir sur scène. En espérant que ce soit communicatif.

 

11. Pourquoi avoir choisi de réenregistrer « G.I'S Héritage » en titre bonus ?

S.B. Nous avons  réarrangé tous nos morceaux phares avant de les rejouer sur scène. Nous nous sommes dit qu'il serait amusant d'en enregistrer certains à nouveau avec un son plus actuel. C'est un simple clin d'oeil à notre passé.

 

12. Comment voyez-vous l’évolution du heavy metal en français depuis vos débuts en 1986 ?

L.R. Après la période « classique » des années 80’s, il faut bien reconnaître que le heavy metal en français a eu des périodes de hauts et de bas. A part quelques rares groupes comme Killers, presque tous les groupes de l’époque ont splitté entre la fin des années 80 et le début des années 90.
 Petit à petit, suite à la demande de plus en plus forte pour ce style, les groupes se sont reformés, ADX, Sortilège, Blasphème, Nightmare - pour n’en citer que quelques-uns – et bien sur Titan en 2017. Preuve que le heavy metal chanté en français est toujours d’actualité en 2025, beaucoup de ces groupes sont en pleine forme, tournent et enregistrent des albums. Le Festival de Vouziers (01/11/2025) en est la parfaite illustration puisque qu’il est sold out avec une affiche uniquement composée de groupes de heavy metal chanté en français. Nous sommes donc très fiers de faire partie de cette scène bien dynamique et de continuer à la faire vivre avec un nouvel album.

 

 

13. Quels défis avez-vous rencontrés pendant l’enregistrement de l’album, et comment les avez-vous surmontés ?

SB. Le timing ! il a été très compliqué de gérer les emplois du temps des uns et des autres, avec une deadline à respecter pour pouvoir faire fabriquer et donc sortir l'album à la date prévue.

 Sinon nous aurions bien aimé avoir un peu plus de temps et d'argent pour peaufiner certaines choses. Mais globalement nous sommes heureux du résultat.

 

14. Une tournée ambitieuse est-elle envisagée, peut-être en dehors de la France ?

L.R. Nous avons pour l’instant uniquement annoncé une mini tournée de lancement de Lacrimæ Mundi en faisant coïncider les dates sur la sortie de l’album avec Paris, Bayonne et le festival de Vouziers où nous aurons le plaisir de partager l’affiche avec Sortilège, Blasphème, Killers, ADX ou encore Nightmare ; un vrai retour en 1986. Cela nous a semblé important de marquer cette période de lancement d’une nouvelle période du groupe et permettra de présenter au public un maximum de nouveaux morceaux en live avec une nouvelle setlist. Par la suite, d’autres dates sont déjà planifiées pour 2026 en France mais aussi à l’étranger, nous espérons pouvoir les annoncer très rapidement.

 

15. Où voyez-vous Titan dans 5 ans ?

L.R. Le planning des prochaines années promet d’être très intéressant pour le groupe et ses fans. En effet, même si notre objectif à court terme est de tourner pour promouvoir Lacrimæ Mundi, nous avons deux autres projets dans les tuyaux. Tout d’abord, 2026 sera l’anniversaire des 40 ans de Titan et nous sommes en discussion avec notre label pour voir ce que nous pouvons proposer pour le fêter dignement.
  Ensuite, nous avons déjà commencé à travailler sur le successeur de Lacrimæ Mundi et quelques titres sont déjà maquettés, ce qui nous projette sur un nouvel enregistrement. Donc si tout va bien, dans 5 ans, nous espérons être en train de planifier les 5 années suivantes.

 

16. Un dernier message pour les fans de longue date et ceux qui vont vous découvrir avec Lacrimæ Mundi ?

L.R. Titan est un groupe avec une forte histoire et nous espérons que ce nouvel album vous plaira autant que nous avons pris plaisir à le construire, le composer et l’enregistrer. Nous espérons également que cette nouvelle version 2025 de Titan plaire autant aux fans de longue date qu’aux nouveaux fans. Nous faisons la musique qui nous fait vibre en 2025 et nous sommes très fiers du nouveau matériel tout en étant conscients de l’héritage du passé, et nous vous donnons rendez-vous sur la route !

 

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Tracklist :
01 – Apophénies - 02:11

02 – Prométhéen - 05:10
03 – Démiurge - 05:06
04 – Technocrature - 05:46
05 – Cernés par les Ruines - 05:28
06 – Le Gambit de Faust - 05:18
07 – Venin Mental - 05:40
08 – Le Sang des Bêtes - 05:43
09 – Melancholia - 06:16
10 - Bonus Track CD : G.I’S Héritage 2025 - 04:10
  

 

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Avec Lacrimæ Mundi, Titan accomplit plus qu’un retour : il consacre sa renaissance. L’album prouve que la fougue de la jeunesse et la sagesse de l’expérience peuvent fusionner pour créer quelque chose d’unique et de puissant. Dans un paysage metal souvent éphémère, Titan se dresse en monument indestructible, rappelant que le vrai metal n’a pas d’âge, ni de frontières.

 

Merci au groupe Titan pour sa ténacité et sa passion, et à Adipocere Records pour son soutien à la scène française. Longue vie à Titan, et que les larmes du monde se transforment en un rugissement métallique éternel.

 

Interview in English

 

Since 1986, Titan has carved its path in French heavy metal, blending raw energy, sharp riffs, and French lyrics. Nearly forty years after their cult self-titled album, the band returns with Lacrimæ Mundi (Tears of the World), set for release on October 31, 2025, via Adipocere Records. Driven by a rejuvenated lineup, led by new vocalist Peio Cachenaut and founding guitarist Sébastien Blanc, Titan merges heritage and modernity to deliver a solid album, ready to conquer the stage.

 

1 – Lacrimae Mundi means “Tears of the World.” Why such an evocative title, and how does it reflect the themes of the album?

P.C. The phrase Lacrimae Mundi appears in John Boorman’s film Excalibur, which dives into the Arthurian legends. In the movie it carries a fascinating double meaning: the death of magic on one hand, and the dawn of a new era on the other—specifically the end of paganism and the rise of Christianity. We stripped away the medieval fantasy imagery, which never really interested us within Titan, and threw it into a far more contemporary context. But the idea stays the same: through this title we’re talking about the disenchantment of the world—a notion Max Weber wrote about in social sciences—and also a kind of apocalypse… maybe multiple apocalypses. So the birth of a new world, one nobody really knows the shape of. Even the opening track, “Apophénies,” ties into this: in psychiatry, apophenia precedes apocalypse. All of this mirrors our anxious view of the changes at work today—changes the album aims to witness.


2 – The album is described as a dystopian journey. Is it a fictional vision or a comment on today’s world?

P.C. Definitely a commentary on today’s world, not some fictional trip. Sure, sometimes we lean on more “narrative” texts—with a fable-like structure, or mythology-inspired imagery—but always as allegories pointing to very real, contemporary issues. That’s always been Titan’s way, since the first album. Lacrimae Mundi isn’t a concept album like The Wall or Operation: Mindcrime, telling a linear story with characters. If there’s a concept here, it’s born from the common thread that runs through the tracks, even though each song stands on its own. At the heart, our lyrics are an uneasy diagnosis of the state of the world. If we’re not truly obsessed by a subject, it doesn’t make it into a song.


3 – The cover art was created with Frédéric Steinmetz. How did that collaboration become the graphic mirror of the album?

P.C. We started talking with Frédéric before recording the album—we already had pretty advanced demos to play him. He first immersed himself in the music, then the lyrics, to catch the color of the record. The main concept of the artwork came from us, but he sharpened it and brought in tons of his own ideas—like the drones controlling the figures on the cover. To help him catch our vision, we even mentioned concrete influences, like Jim Starlin, a comic book artist he worships. His dark, cosmic psychedelia bleeds into the artwork, giving it that strong comic-book vibe. We love that the artwork itself tells a story, with hidden references to every track on the album. It was a first for Frédéric, coming from comics, but he loved the ride. Hopefully he’ll explore this territory again.


4 – After Palingenesia (2021), what was the biggest pressure for this new record: pleasing longtime fans or pushing yourselves artistically?

S.B. Honestly, only positive pressure. Palingenesia was harder in that sense. Our goal is to write dense, interesting songs—catchy but never cheap—and to keep carving our identity (not an easy thing with just three studio albums since ’86 and three different line-ups!).
No disrespect to old-school fans, but we don’t aim to please them specifically. Of course we’re stoked if they dig the new tracks, but we don’t want to lock ourselves into self-parody. We’ve never denied our roots—they’re the foundation—but Titan must breathe in the present.


5 – With Peio Cachenaut joining on vocals, how did the group’s dynamic shift? How do you handle the classic repertoire vs. new material?

S.B. It’s a damn miracle Peio joined Titan. I can’t imagine another local singer who could’ve kept this adventure legit. It wouldn’t have made sense if we couldn’t bring the old songs back to life—or if we suddenly switched style or sang in English.
Peio nailed Patrice’s songs with his own vocal identity, while respecting the original spirit. The first rehearsals blew us away.
As for the new tracks, his input is killer. He’s already an excellent melodist. Titan has always given huge attention to lyrics, and Peio has plenty of powerful things to say—and he says them with real talent. Out of generosity, he even let me write on three songs.


6 – Several members joined or left recently. How did that affect the writing and group dynamic?

S.B. Pretty smoothly, actually. We had to rework the old bass parts, since Loïc’s style is very different from Pascal Chauderon’s. It was a fun challenge! Loïc worships Steve Harris, and that galloping style actually fits Titan perfectly.
As for Romain, like Peio, he stepped in brilliantly. In many metal bands, guitarists bring the initial song skeletons. Each of us has our influences and creative processes, but we complement each other well. Arrangements are built collectively—everyone’s voice matters, and everyone listens.
That’s why Lacrimae Mundi feels both diverse and cohesive.


7 – What’s the message behind Lacrimae Mundi, with its mix of dystopia and present-day concerns?

P.C. I wouldn’t say there’s a “message” per se—that’s not our way. We’re not here to preach or play moral guides. It’s more about sparking a reaction, almost provoking the listener. And we want that reaction as visceral and intense as possible, aligned with the music. After that, it’s up to the listener to wrestle with it.
That said, yes, there are obvious themes that shine through: dystopia, apocalypse, the shadow of today’s world creeping in. Linking that to warnings from visionary authors like Aldous Huxley—whom we quote—feels not only relevant, but necessary.


8 – Does Titan’s sound evolve on this album? Any new musical influences?

S.B. The sound is in the same lineage as Palingenesia, which makes sense since we worked again with the same sound engineer, Paxkal Etxepare. It may sound minor, but except for one track in drop D, we still play in standard tuning. That clearly shapes the album’s vibe—it keeps a strong traditional heavy metal color.
Composition-wise, we’re in continuity, though some riffs lean more into Thrash, and the vocal approach shifts a bit—Peio is more into Mike Patton or Bruce Dickinson than Udo Dirkschneider. There’s definitely diversity—we didn’t want a flat, linear record.


9 – Sébastien, as the last founding member, what’s your secret to keeping Titan’s flame alive through all these years and line-up changes?

S.B. No secret—just the luck of being part of this collective. Things grew naturally over time. When we revived Titan in 2016, I never thought I’d enjoy it this much. Musicians came and went, but the band always bounced back.
Titan clearly means something to people out there. And that’s great—if we can all share good times together (which is an understatement in our case), then mission accomplished.


10 – How did the new line-up gel for live shows, especially after an event like Hellfest 2022?

S.B. What a memory! Pure magic—haters gonna hate, but we were treated amazingly by both the staff and the crowd.
Now, about cohesion: the human side is crucial in Titan. That’s the foundation—we genuinely get along, and that’s essential.
We also keep some technical standards for gigs. We invest a lot of time and energy in Titan, so we want that effort to come across live—for us and the audience. A sound engineer follows us on every date—he’s fully part of the crew. With all that in place, playing live is a blast. Hopefully that joy spreads to the crowd too.


11 – Why did you choose to re-record “G.I.’s Héritage” as a bonus track?

S.B. We’ve re-arranged all our classic tracks before bringing them back on stage. Then we thought it would be fun to re-record a few with a more up-to-date sound. It’s just a wink to our past.


12 – How do you see the evolution of French heavy metal since Titan’s early days in 1986?

L.R. After the “classic” ’80s period, we have to admit French heavy metal went through highs and lows. Except for a few bands like Killers, most split between the late ’80s and early ’90s.
But little by little, with growing demand for this style, bands came back—ADX, Sortilège, Blasphème, Nightmare… and of course Titan in 2017. Proof that French-sung heavy metal is still alive in 2025: many of these bands are in great shape, touring and releasing new records. The Vouziers Festival (Nov 1st, 2025) is the perfect example—it’s sold out with a lineup only made of French heavy metal acts. We’re proud to be part of this vibrant scene and keep it alive with a new album.


13 – What challenges did you face while recording the album, and how did you overcome them?

S.B. Timing! It was a nightmare juggling everyone’s schedules with a hard deadline to hit, so the album could be manufactured and released on time.
Of course, we would’ve loved a bit more time and money to polish some details. But overall, we’re happy with the result.


14 – Any ambitious touring plans, maybe outside France?

L.R. For now we’ve only announced a mini-launch tour for Lacrimae Mundi, syncing dates with the album’s release: Paris, Bayonne, and the Vouziers Festival—where we’ll share the bill with Sortilège, Blasphème, Killers, ADX, and Nightmare. A true 1986 time warp! It felt important to mark this new chapter with shows that showcase as many new tracks as possible.
After that, more dates are already planned for 2026, in France and abroad—we hope to announce them very soon.


15 – Where do you see Titan in five years?

L.R. The next few years look exciting for the band and the fans. In the short term, we’ll be touring to promote Lacrimae Mundi. But we also have two other projects lined up. First, 2026 marks Titan’s 40th anniversary—we’re already talking with our label about how to celebrate it properly.
Second, we’ve already started working on the follow-up to Lacrimae Mundi—a few tracks are already demoed. So in five years, if all goes well, we’ll be planning the five after that.


16 – Any final message for longtime fans and those discovering you with Lacrimae Mundi?

L.R. Titan carries a strong legacy, and we hope this new album brings you as much joy as we had creating, writing, and recording it. We also hope this 2025 version of Titan speaks as much to old-school fans as to newcomers. We make the music that makes us vibrate in 2025—we’re proud of the new material while staying aware of our heritage. See you on the road!

 

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Tracklist :
01 – Apophénies - 02:11

02 – Prométhéen - 05:10
03 – Démiurge - 05:06
04 – Technocrature - 05:46
05 – Cernés par les Ruines - 05:28
06 – Le Gambit de Faust - 05:18
07 – Venin Mental - 05:40
08 – Le Sang des Bêtes - 05:43
09 – Melancholia - 06:16
10 - Bonus Track CD : G.I’S Héritage 2025 - 04:10
 

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With Lacrimæ Mundi, Titan achieves more than a comeback: it marks their rebirth. The album proves that the fervor of youth and the wisdom of experience can fuse to create something unique and powerful. In an often fleeting metal landscape, Titan stands as an indestructible monument, reminding us that true metal knows no age or borders.

 

Thanks to Titan for their tenacity and passion, and to Adipocere Records for their support of the French metal scene. Long live Titan, and may the world's tears transform into an eternal metallic roar.

 

 

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